Trente-quatre organisations non gouvernementales africaines ont invité lundi les dirigeants du continent à faire extrader l’ancien président tchadien Hissène Habré vers la Belgique ou d’organiser son procès en Afrique pour crimes contre l’humanité.
Les chefs d’Etat africains doivent se pencher sur le dossier Habré lors du sommet de l’Union africaine (UA) qui se tiendra du 23 au 24 janvier à Khartoum, capitale du Soudan.
La justice belge a lancé le 19 septembre 2005 un mandat d’arrêt international contre M. Habré qui vit en exil au Sénégal depuis 1990.
Le 25 novembre, la justice sénégalaise s’est déclarée
incompétente pour donner un avis favorable à la demande belge, ce qui a amené le gouvernement sénégalais à transmettre l’affaire Habré à l’UA.
« L’extradition de M. Habré sera une étape importante dans la lutte menée pour rendre des comptes aux auteurs d’atrocités », indiquent les organisations non gouvernementales africaines dans un communiqué publié à Nairobi, au Kenya.
Les ONG ont rejeté l’idée que M. Habré puisse être jugé seulement en Afrique, déclarant que si les dirigeants africains s’opposaient à son extradition vers l’Europe, ils devraient proposer une alternative viable et rapide en Afrique.
« Nous aurions tous préféré voir Hissène Habré jugé en Afrique », ont déclaré dans une lettre adressée aux leaders des pays de l’UA, les ONG de 21 pays africains.
Les ONG ont attiré l’attention sur le fait que le Sénégal avait refusé de poursuivre Habré en 2000 alors que le Tchad n’avait jamais réclamé son extradition.
« Les victimes de M. Habré ont trop souffert et se sont battues trop longtemps pour trouver un tribunal disposé à écouter leurs tourments pour être encore ignorés », a déclaré la directrice exécutive de la Commission kenyane des droits de l’homme, Jennifer Miano.
« L’Union africaine doit choisir la justice, pas l’impunité », a déclaré le président de l’Union inter-africaine pour les droits humains (IUHR), Halidou Ouédraogo.
Lire aussi :
Hissène Habré interpellé à Dakar : « la victoire des victimes »