Des milliers d’internautes sud-africains ont réclamé la démission du Président Jacob Zuma accusé d’avoir utilisé des fonds publics pour rénover sa résidence.
Jacob Zuma est de nouveau pointé du doigt pour corruption. Des milliers d’internautes sud-africains ont signé une pétition sur le web pour réclamer sa démission. Le Président sud-africain a été accusé d’avoir utilisé des fonds publics à hauteur de 200 millions de rands (soit 14,5 millions d’euros) pour rénover sa résidence. Ces fonds ont été dépensés par le ministère des Travaux publics, officiellement, pour la sécurité de la propriété familiale du dirigeant, située à trois heures et demie de Durban, métropole du pays zoulou, ethnie dont le chef d’Etat est originaire.
Des révélations qui ont entraîné une levée de boucliers et des réactions scandalisées sur les réseaux sociaux. A l’initiative de ce mouvement, le célèbre activiste de la Toile, Zackie Achmat, très connu. Il a proposé une pétition pour la démission du chef d’Etat. Il a recueilli 8 200 signatures en un peu plus de 24 heures.
Destituons Zuma!
La presse est également intervenue dans le débat, le quotidien The Citizen notamment titrant à la « Une » : « Destituons Zuma! » Cette affaire, qui éclabousse de nouveau le Président sud-africain, a été révélée vendredi par l’hebdomadaire Mail and Guardian qui a publié un rapport préliminaire de l’organisme officiel de lutte contre la corruption. Selon ce dernier, le chef de l’Etat a tiré un profit personnel « substantiel » d’une rénovation, officiellement « pour améliorer sa sécurité », de son domicile.
Ces travaux financés par l’Etat, comprennent la construction d’une piscine et d’un enclos pour bétail. Le document qui a « fuité » est signé du médiateur de l’Etat Thuli Madonsela et est intitulé « Opulence à grande échelle ». Il recommande que le chef de l’Etat rembourse une partie des deniers publics utilisés pour rénover sa propriété. Le parti présidentiel, le Congrès national africain, qui a joué un rôle de premier plan dans la lutte contre l’apartheid, a affirmé que le Président n’avait rien commis d’illégal.
Un nouveau scandale qui met à mal la réputation de corruption généralisée qui entoure Jacob Zuma et ses alliés politiques, risquant de nuire à l’ANC à six mois des élections. Sans compter que l’opposition ne cesse, pour sa part, depuis un an, de dénoncer un gaspillage scandaleux dans un pays où 10 millions de personnes dépendent de l’aide sociale pour survivre, et où beaucoup vivent encore dans des bidonvilles.