Le gouvernement espagnol a autorisé les Etats-Unis à déployer sur son territoire une force d’intervention rapide, en prévision d’un soulèvement populaire en Algérie.
La base Morón de la Frontera, dans la province de Séville en Andalousie, se prépare à accueillir près de 500 marines US et huit avions militaires américains. Ce contingent sera investi de la mission d’intervenir en Algérie, en prévision d’un soulèvement populaire. Il n’aura fallu étrangement que quelques jours à Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, pour donner son feu vert à Washington. Le journal londonien Al Quds Al Arabi qui a rapporté l’information, s’interroge justement sur la vitesse à laquelle l’opération se déroule, témoignant ainsi par sa hâte de l’imminence d’un danger en Algérie.
Les marines auront pour mission en cas de risques majeurs en Algérie d’assurer la sécurité des ressortissants américains en Algérie ainsi que du personnel diplomatique et d’opérer leur évacuation du pays.
Le sud en ébullition
L’Algérie n’est pas non plus à l’abri de nouvelles marches susceptibles de semer de violents troubles. A commencer par la colère des chômeurs qui ne cesse de s’étendre dans les différentes régions et tout particulièrement dans le sud algérien. Cette colère a gagné il y a quelques jours la wilaya de Tamanrasset, à 2000 kilomètres du sud d’Alger. Les jeunes chômeurs prévoient plusieurs actions de protestations afin d’être entendus par le gouvernement.
Par ailleurs, la probabilité pour le président algérien Abdelaziz Bouteflika de briguer un quatrième mandat en 2014 n’est pas à écarter. Ce dernier aurait d’ailleurs commencé à assurer ses arrières, un an avant l’échéance électorale. Une décision qui risquerait d’accentuer la colère de la jeunesse algérienne dans l’attente d’une nouvelle parure politique.
Bruce Riedel, ancien conseiller présidentiel américain, expert spécialisé sur les questions de terrorisme, de la sécurité et de la politique du Moyen-Orient, a prédis l’explosion d’une révolte populaire en Algérie qui viendrait à bout du régime militaire. Lors d’une conférence donnée en décembre 2012 à l’institut royal ElCano à Madrid, Bruce Riedel, avait déclaré que : « L’Algérie souffre d’un régime policier, sa société est renfermée et point de volonté réformatrices chez les tenants du pouvoir, n’est à l’horizon ».
Un second « Printemps arabe » ?
L’Algérie a en réalité déjà connu son « Printemps arabe ». Le pays est sorti il n’y a pas si longtemps d’une longue période de guerre civile. Et même si la majorité des Algériens semblent aujourd’hui se détacher de la vie politique, comme le témoigne le taux de participation aux dernières élections -35% de votants. Selon Bouri, un internaute, les Algériens souhaitent un renaissance dans la politique de leur pays mais sont prêts à conserver les mêmes dirigeants au pouvoir si cela peut éviter toute intervention étrangère.
Le processus d’un soulèvement populaire en Algérie est-il réellement enclenché comme le prétend Bruce Riedel ? En tous cas, la pression démographique grandissante et « mal maîtrisée », une jeunesse vivant dans le désarroi et l’absence totale d’une ouverture concrète de la politique dans le pays ne font qu’accentuer ce risque.