Boko Haram a tué au moins 31 personnes lors d’un double attentat suicide dans la la ville de Damboa dans l’Etat de Borno au nord-est du Nigeria, a déclaré dimanche un responsable local et un chef de milice à l’AFP. Les attentats seraient l’oeuvre de jeunes filles.
Deux explosions ont ravagé la ville de Damboa dans l’Etat de Borno samedi soir, ciblant des personnes revenant de la fête de l’Eid al-Fitr, dans une attaque portant toutes les marques de Boko Haram.
À la suite des attentats-suicides, les djihadistes ont tiré des grenades propulsées par fusée sur la foule rassemblée sur les lieux des attentats, ce qui a fait augmenter le nombre de victimes. « Il y a eu deux attentats-suicides et des explosions de grenades propulsées par roquettes à Damboa la nuit dernière qui ont fait 31 morts et plusieurs autres blessés », a déclaré le chef de la milice locale Babakura Kolo.
Deux kamikazes ont fait exploser leurs explosifs à Shuwari et dans les environs d’Abachari dans la ville vers 22h45 (21h45 GMT), tuant six résidents, a déclaré Kolo, en provenance de la capitale Maiduguri, située à 88 km de la ville.
Ce sont des fillettes qui seraient à l’origine des attentats-suicides a indiqué à l’AFP un responsable local. « On s’est rendu compte que les attaques-suicides avaient été perpétrées par six fillettes dont les têtes arrachées ont été retrouvées sur les lieux du drame par des secouristes. Elles avaient entre 7 et 10 ans », a-t-il précisé sous couvert de l’anonymat.
Le groupe djihadiste a régulièrement déployé des kamikazes – dont de nombreuses jeunes filles – dans des mosquées, des marchés et des camps abritant des personnes déplacées par l’insurrection qui a duré neuf ans.
Le 1er mai, au moins 86 personnes ont été tuées dans deux attentats-suicides visant une mosquée et un marché voisin dans la ville de Mubi, dans l’Etat voisin de l’Adamaoua.
Les attaques ont dévasté le nord-est du Nigeria, l’une des régions les plus pauvres du pays où l’analphabétisme et le chômage sont endémiques. Cherchant des objectifs et de l’argent, les jeunes hommes désabusés et sans emploi se sont tournés vers l’islam radical de Boko Haram, qui dénigre le colonialisme occidental et l’État nigérian moderne.
Dans leur quête pour se débarrasser d’un califat, les djihadistes ont rasé des villes, kidnappé des femmes et des enfants et massacré des milliers d’autres, mettant beaucoup d’autres au bord de la famine.
Le président nigérian Muhammadu Buhari est arrivé au pouvoir en 2015, promettant d’éradiquer Boko Haram, mais les djihadistes continuent de multiplier les attaques, ciblant à la fois les civils et les forces de sécurité. Les militants ont pris d’assaut le Collège technique des filles de gouvernement à Dapchi le 19 février, en saisissant plus de 100 écolières dans une copie carbone de l’enlèvement à Chibok en 2014 qui a provoqué l’indignation mondiale.