Des corbillards proposent d’assurer un service de transport en commun dans la ville de Douala (Cameroun). Les usagers, qui furent dans un premier temps surpris, se laissent semble-t-il finalement tenter. Au grand dam des pompes funèbres et des taxis.
Par Céline Ruet
Des corbillards qui se lancent dans le transport en commun. A Douala (Cameroun) des conducteurs de corbillards proposent depuis quelques temps de transporter des passagers sur la ligne Akwa-Village, volant la vedette aux « cargos » qui la desservent habituellement. Dans cette ville, l’arrivée d’un bus a coutume de produire une bousculade, chacun souhaitant rentrer chez lui au plus vite.
Il semble cependant que les dessertes assurées par ces « cargos » soient insuffisantes, puisque les corbillards sont eux aussi pleins à craquer, et ce, malgré un premier élan d’hésitation de la part des usagers, rapporte le journal Cameroon Tribune. D’après ce dernier, à l’intérieur les passagers s’assoient sur la civière, place habituellement réservée aux cercueils, et cela, selon les dires de certains d’entre eux, ne semble pas poser de problèmes majeurs.
« Francs tireurs » et concurrence déloyale
Après enquête auprès des services de pompes funèbres de la ville, il s’avèrerait en fait que ces corbillards ne sont pas la propriété de ces sociétés, comme il pourrait sembler au premier abord. Selon un employé d’un service mortuaire de Douala contacté par Afrik il s’agit de « francs tireurs » qui aménagent les dits véhicules afin de pouvoir transporter des passagers. « Ces activités marginales causent beaucoup de tord à l’image de notre profession, car les gens pensent que c’est nous qui proposons ce service. Les transporteurs locaux sont eux aussi pénalisés par ce phénomène, à cause de la concurrence qui leur est faite », a-t-il expliqué.
Il déplore également l’absence d’un syndicat des pompes funèbres, qui aurait pu les soutenir dans cette épreuve. Une épreuve d’autant plus délicate qu’il est difficile de contrôler les allées et venues de ces contrevenants en ville, à cause de la foule et du mauvais état des chemins. Ces sociétés espèrent cependant, grâce à des communiqués de presse locaux et au bouche à oreille, inverser la tendance et recouvrer auprès de leur clientèle une image positive.