Les meurtriers de l’acteur de théâtre Kikadi Mbonge, assassiné le 8 juillet 2008, à Kinshasa, pour se soustraire de toute poursuite judiciaire, sont allés frapper aux portes du cabinet d’un féticheur qui se trouve être, par un curieux concours de circonstances, un oncle à leur victime.
Le féticheur, écoulant à longueur de journée ses amulettes et ses décoctions, avait reçu ce jour-là, la visite de trois hommes visiblement tourmentés et à la conscience fort surchargée, qui recherchaient protection et réconfort.
L’objet de cette consultation particulière: obtenir l’effacement de leurs traces au moment où la Police avait lancé une traque intensive contre les tueurs de l’acteur de théâtre pour le meurtre duquel, tous les autres acteurs de théâtre ainsi que la population de Kinshasa réclament l’exécution publique des assassins.
Après les avoir écouté attentivement, la rage au ventre, le tradi-praticien leur demanda un bien ayant appartenu à feu Mbonge.
Les bandits lui ont alors remis une chaînette de marque Cartier en or de l’acteur de théâtre, ce qui devait constituer une pièce à conviction. Après avoir appelé la Police, le féticheur s’adonna à des incantations prolongées, afin de retenir le plus longtemps ces criminels jusqu’à l’arrivée des policiers.
Des minutes plus tard les agents de l’ordre étaient là et ont pu cueillir ces bandits, sans qu’un coup de feu ne soit tiré.
Aujourd’hui, un interrogatoire permet aux enquêteurs de reconstituer le passé criminel de ces membres de la pègre qui seraient tous des éléments incontrôlés et des récidivistes maintes fois arrêtés pour extorsions et vols à main armée.