Des combats survenus au sud-est du Soudan ternissent le processus de paix engagé le 20 juillet dernier. La reprise des affrontements intervient alors que le président Omar Hassan Al-Bechir et le chef du mouvement de libération du sud, John Garang, s’étaient rencontrés pour la première fois, samedi dernier en Ouganda.
Le chemin vers la paix s’annonce difficile au Soudan. En marge de la rencontre « historique » intervenue samedi à Kampala, dans la capitale ougandaise, des affrontements opposent depuis vendredi dernier les forces gouvernementales et l’Armée populaire de libération du sud Soudan (SPLA).Selon la BBC, plus de 1000 personnes auraient péris lors d’attaques de l’armée régulière dans le sud-est du pays, une région contrôlée par le SPLA. Les deux parties se sont pourtant engagées, le 20 juillet dernier, à mettre un terme à dix-neuf ans de guerre. Ces combats ont été révélés mardi par le porte-parole de la rébellion sudiste, Samson Kwaje. Seulement trois jours après l’entrevue intervenue entre le président Omar Hassan Al-Bechir et le chef du SPLA, le Colonel John Garang.
Risque d’escalade de violence
» Il n’y a aucun signe d’hostilité entre le gouvernement et le mouvement rebelle » avait déclaré dimanche Salah Eddine Atabani, conseiller présidentiel pour la paix, alors que les affrontements se poursuivaient mardi encore, autour de la ville de Tam, au sud-est du pays. Le porte-parole du SPLA soulignait de son coté la contradiction du gouvernement soudanais : » D’un coté les civils parlent de paix, de l’autre les militaires essaient de nous battre « . Le mouvement de libération menace de riposter sii l’armée poursuit ses offensives. Une riposte qui risque d’engendrer une « nouvelle escalade de la violence » prévient-on au SPLA.
Le protocole d’accord signé il y a deux semaines au Kenya prévoit six ans d’autonomie pour le sud Soudan, période à l’issue de laquelle la population, à majorité chrétienne et animiste, choisira par référendum entre la sécession ou le rattachement au Nord du pays, musulman. Une nouvelle session de négociations devrait se tenir mi-août. Il s’agira de préciser les modalités du partage des richesses ainsi que les conditions du cessez-le-feu.