Frankie Fredericks a choisi les Jeux africains pour annoncer, mercredi, la fin de sa carrière. Agé de 36 ans, le sprinter namibien quitte la compétition après une excellente saison. Il compte désormais partager son expérience avec les jeunes athlètes africains.
« Ceci est ma dernière compétition. Je vais maintenant parcourir le continent africain pour partager mon expérience avec les plus jeunes », a annoncé Franckie Frédéricks a l’issue de son dernier 200 mètres, mercredi, aux Jeux africains d’Abuja (Nigeria). Le savoir du sprinter namibien, riche de dix années passées au sommet, sera d’un apport primordial pour les futurs athlètes africains. A ce jour, Frankie Fredericks détient toujours les records d’Afrique du 100 mètres (9’86 ») et du 200 mètres (19’68 »). Il compte parmi les 10 meilleurs « performeurs » de tous les temps de la catégorie reine du sprint.
Agé de 36 ans, l’ancien bambin des townships de Windhoek est même parvenu à réaliser une année plus qu’honorable, parvenant encore à s’imposer face aux plus jeunes. Ce fut le cas lors du Grand prix de Linz, en Autriche, où il a réalisé le doublé sur 100 (10’14 ») et 200 mètres (20’37 ») devant Jason Gardener et Darrell Brown. Les chronos n’ont rien d’exceptionnel, mais cela n’a pas empêché Franckie Fredericks de réaliser la 8è meilleure performance de l’année sur 100 mètres, ni de prendre la 7è place aux Championnats du monde de Paris/Saint-Denis.
Mercredi, le « roi du sprint africain » a achevé sa carrière sur une seconde place (20’43), à un centième de seconde du Nigérian Emedolu Uchenna. Une médaille d’argent qui illustre la carrière de ce formidable coureur, trop souvent relégué à la seconde place lors des grands moments. Lorsqu’il devient champion du monde du 200 mètres en 1993, beaucoup pensent que le jeune Namibien, alors âgé de 25 ans, va enchaîner les titres au plus au niveau. Il n’en sera rien.
Eternel second
Double médaillé d’argent sur 100 et 200 mètres lors des Jeux Olympiques de Barcelone (1992), l’année olympique 1996 devait être la sienne. C’est en effet au cours de cette saison que Frankie Fredericks a réalisé ses meilleurs chronos, établissant les records d’Afrique précités ainsi que le record 200 mètres indoor (19’92 »). Il était même parvenu, à Oslo, à vaincre l’invincible Michael Johnson, tout juste auréolé de son record du monde sur 200 mètres (19’83 »). Mais la première marche des podiums continue à lui échapper. Fredericks termine le 100 mètres des J.O. d’Atlanta derrière le « body-buildé » Donovan Bailey, qui allait lancer la mode des sprinters « messieur univers », et le 200 mètres derrière le monstrueux Michael Johnson. Trois autres médailles d’argent sur 200 mètres, obtenues lors des Championnats du monde de 1991, 95 et 97, complètent la collection du sprinter « maudit ».
Frankie Fredericks aura néanmoins trouvé son bonheur en Afrique, où il arrachera, entre autres, deux titres de champion continental sur 200 mètres et un sur 100 mètres, ainsi que deux couronnes lors des Jeux du Commonwealth 2002. Chose exceptionnelle, mercredi, le populaire sprinter namibien a été plus applaudi que son rival nigérian, à Abuja.