La Russie a fustigé le changement de position de l’Espagne qui a reconnu la marocanité du Sahara Occidental. Par la voix de son ambassadeur en Algérie, Moscou a rappelé à Madrid sa responsabilité sur le Sahara.
Le changement de position de l’Espagne, qui a reconnu la marocanité du Sahara Occidental, passe mal auprès de autorités russes. C’est ce qu’a fait savoir l’ambassadeur de Russie en Algérie, Igor Belyaev, qui a interpellé les autorités espagnoles. Réitérant le soutien de la Russie aux résolutions de l’ONU et à un règlement pacifique du conflit entre le Maroc et le Front Polisario, le diplomate a insisté que « l’Espagne a une responsabilité historique envers le peuple sahraoui, qui est d’achever le processus de décolonisation ».
Il a en outre rappelé que le royaume ibérique a toujours défendu les résolutions de l’ONU qui garantissent aux Sahraouis le droit à l’autodétermination. Igor Belyaev est allé plus loin, arguant que les accords arrangés par l’ancien Président américain Donald Trump, alors en fin de mandat n’ont pas eu un écho positif, « même aux États-Unis, car considérés comme injustes et contraires aux intérêts des peuples de la région et à la paix ». Trump avait reconnu la marocanité du Sahara, en contrepartie de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël.
Il faut souligner que s’agissant de la question du Sahara Occidental, la Russie semble conserver une position constante, puisque quelques mois plus tôt, Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, avait soutenu que « la crise du Sahara Occidental doit être réglée comme toute autre crise sur la base des décisions du Conseil de sécurité », appelant « au dialogue direct entre le Maroc et le Front Polisario ». En mars 2021, la diplomatie russe avait appelé à « une solution juste et durable » au Sahara, possible « que par des moyens politiques sur la base des résolutions pertinentes du conseil de sécurité ».
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