Le pasteur Jean Samuel Hendjé Toya a démissionné de son poste de président de l’Eglise évangélique du Cameroun (EEC), après quatre bonnes années passées sur ce siège.
Cette nouvelle, issue au cours du synode tenu le 15 décembre 2021, à Douala, capitale économique du Cameroun, est tombée tel un couperet dans les cœurs des chrétiens de toutes obédiences. N’aurait-il pas pu gérer l’Eglise comme il se devait après les désaccords avec ses adversaires à Ngaoundéré en 2017 ? Pas de raison confirmée pour le moment. Le dirigeant contesté, dont le mandat courait jusqu’en 2024, accusait la justice camerounaise de vouloir juger Dieu. Il se disait ouvert au dialogue avec ceux qui déniaient à lui et à son bureau toute légitimité.
Le pasteur Jean Samuel Hendjé Toya avait effectué sa première grande sortie dans les médias depuis que la crise née de son élection avait éclaté. Il s’était longuement exprimé, le dimanche 24 septembre 2017, dans le programme d’Equinoxe Télévision, Politis. Le révérend Hendjé Toya avait admis que l’EEC était sous influence et que des personnalités intervenaient dans sa vie.
« C’est vrai, c’est ça le problème. Il y a même quelques personnalités qui veulent caporaliser l’église évangélique du Cameroun. Et c’est parce que nous leur disons « non » qu’effectivement il y a des problèmes », confiait le professeur Hendje. Il déclarait que personne ne pouvait faire le travail de l’autre et souhaitait que « chacun coure dans son couloir », car croit-il, cette influence est nocive pour l’EEC. Décrivant cette situation, le président général de l’EEC expliquait que « les laïcs étaient très impliqués dans la vie de l’Eglise et quelques-uns d’entre eux voulaient profiter de leurs oripeaux (militaires, politiques, administratifs, financier) pour imprimer leur point de vue à l’Eglise ».
Il assurait néanmoins que les temps avaient changé et que cela ne pouvait plus se faire parce que les pasteurs formés maintenant avaient plus de consistance intellectuelle que leurs devanciers. Il jurait que « ce message passait ». Et surtout que les forces de l’argent ne l’effrayaient pas. Evoquant la décision de justice qui suspendait l’élection de son bureau et dont il fit appel, il déclarait que la suspension même confirmée ne saurait être effective. L’occasion pour lui de contester le rôle des instances judiciaires dans la crise qui avait cours.
« Le dossier des élections de l’EEC, comme dans toute église et même toute association, ne relève pas du ministère de la Justice. L’implication du ministère de la Justice dans le dossier est tout simplement une intrusion. Les affaires de l’Eglise ce n’est pas le domaine de la justice. Elle entre dans des choses qui ne la concernent pas. C’est l’église de Dieu. On ne juge pas Dieu », martelait-il. Non sans indiquer que si les sous-préfets continuent d’interdire les manifestations de l’EEC, il allait passer outre. Ses derniers mots allaient à l’endroit de ses adversaires. « Nous sommes ouverts. Nous continuons de tendre la main, mais la main ne restera pas éternellement tendue », déclarait l’homme de Dieu sur le ton de la menace.
Parlant de L’Eglise Evangélique du Cameroun (EEC), elle est une Église issue des actions missionnaires entreprises par des protestants afro-jamaïcains qui ont été suivies par plusieurs sociétés de mission : la Baptist Missionary Society, la Mission de Bâle et la Société des missions évangéliques de Paris.Elle est devenue autonome en 1957, et a célébré ses cinquante ans le 10 mars 1957. Elle a été reconnue par l’État par le décret présidentiel n°74/853 du 14 octobre 1974.
Elle est l’une des principales Églises protestantes du Cameroun. Elle est membre du Conseil des Églises Protestantes du Cameroun (CEPCA) et membre fondateur de la Communauté d’Églises en mission (Cévaa). Son siège est situé à Douala. Elle fonctionne suivant un système presbytérien synodal. Elle organise et réglemente ses activités par la Bible, sa liturgie, sa constitution particulière, son règlement intérieur et divers textes particuliers. Les Organes Centraux de l’EEC sont les suivants:
- le Synode Général
- le Conseil Synodal Général et ses commissions
- le Bureau National de l’Église et ses Départements techniques
- le Commissariat aux Comptes.
Elle déploie ses activités à travers ses organes territoriaux et centraux, créés par le synode général de l’Église, notamment :
- La paroisse et ses composantes
- Le district
- La région synodale
Depuis juillet 2016, l’EEC compte 22 régions synodales du fait de la décision prise lors du 58e synode général de scinder la région synodale du Grand Nord et Mayo Banyo en deux, en créant la région synodale du Nord et Extrême-Nord et la région synodale de l’Adamaoua.