Demain bouclé pour quatre mois


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Drapeau du Maroc
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Le directeur de l’hebdomadaire marocain Demain magazine, Ali Lamrabet, a été condamné à quatre mois de prison ferme et à une amende de 30 000 dirhams pour  » diffusion de fausse information « . Le journal avait évoqué, au conditionnel, la vente d’un palais royal.

Vente d’un palais royal. Cette information passera dans la rubrique immobilier dans tout autre pays que le royaume. Mais au Maroc, donner cette information, même au conditionnel, vaut une condamnation pour  » diffusion de fausses informations portant atteinte à l’ordre public ou susceptibles de lui porter atteinte « . C’est pour avoir écrit dans son journal, Demain Magazine, que le palais royal de Skhirat, ville située dans la banlieue sud de Rabat, serait à vendre qu’Ali Lamrabet a été condamné à quatre mois de prison ferme et à une amende de 30 000 dirhams ( 2 959 euros). Le journaliste, poussant le régime au bout de sa logique liberticide, a décidé de ne pas faire appel. Il devrait être emprisonné dans dix jours si aucune grâce n’intervient entre-temps.

Le Palais n’est pas à vendre

Le directeur de Demain magazine est un habitué des couloirs des tribunaux. En décembre 2000, son hebdomadaire Demain a été interdit par le gouvernement marocain. L’association Reporters sans Frontières (RSF) proteste contre cette peine.  » Cette condamnation est ubuesque. Il est clair qu’en condamnant le journaliste à une peine de prison, les autorités marocaines ne cherchent qu’une chose : faire taire définitivement l’un des rares journaux qui tentent d’informer « , déclare Robert Ménard, Secrétaire général de RSF.

Ali Lamrabet, qui est correspondant de RSF au Maroc, explique  » le harcèlement juridique  » dont il est victime par la volonté du Royaume de mettre au pas la presse marocaine.  » Les véritables raisons de ces poursuites sont, entre autres, la publication des bonnes feuilles du dernier ouvrage de Jean-Pierre Tuquoi, Le dernier Roi, ainsi que les articles sur Moulay Hicham, le cousin du roi « , explique RSF.

Les autorités marocaines risquent de se trouver fort embarrassées si Ali Lamrabet maintient sa décision de ne pas faire appel.

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