Ce lundi 20 janvier marque en Côte d’Ivoire le début de l’opération de déguerpissement des personnes habitants dans la zone de l’aéroport international d’Abidjan. Cette décision a été prise après la découverte du cadavre d’un jeune homme à Paris dans le train d’atterrissage d’un avion de la compagnie Air France qui venait d’Abidjan.
Le drame a marqué les esprits, le décès d’un adolescent de 14 ans qui s’était arrangé pour passer outre la clôture de l’aéroport et avait réussi à se cacher dans le puits du train d’atterrissage d’un avion qui assurait la liaison entre l’aéroport Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan et l’aéroport Roissy Charles de Gaulle, près de Paris, pour le compte de la compagnie Air France. La décision d’évacuer la population vivant a proximité de l’aéroport est, pour le gouvernement ivoirien, une mesure d’urgence qui servira à renforcer le système sécuritaire. Les riverains y dénoncent quant à eux un prétexte de l’Etat pour les déloger.
Plusieurs pick-up sont garés un peu partout au quartier Adjouffou pour déménager le mobiliers de maison. Les habitants de plusieurs zones ont déjà démonté les toitures de leurs maisons dans l’espoir de trouver un autre endroit pour se réinstaller.
Pour trouver un nouveau logement en Côte d’Ivoire, principalement à Abidjan, il faut débourser un montant minimum de 200 000 francs CFA. Pour une population pauvre qui ne peut compter sur un quelconque dédommagement du gouvernement, c’est une somme pharamineuse. En outre, cette situation inquiète les habitants aussi pour l’avenir de leurs progénitures. Nombreux parmi eux auraient souhaité au moins que le déguerpissement se fasse au terme de l’année scolaire, pour leur laisser le temps de se réinstaller convenablement et d’assurer un suivi scolaire à leurs enfants.
Les enfant concernés interpellent le chef de l’Etat, Alassane Ouattara
#CIV_225/ SÉCURITÉ SOCIALE
Après la décision draconienne du pouvoir Ouattara de déguerpir les populations de Adjouffou suite à la mort tragique du jeune Laurent-Barthélémy Guibahi, les enfants interpellent le chef de l'État, monsieur Alassane Dramane Ouattara pic.twitter.com/0buowSBzCF
— Franck Bably (@FranckBably) January 15, 2020
Les forces de l’ordre devraient être sanctionnés
C’est l’incident avec l’adolescent Laurent Barthélémy Ani Guibahi, mort après s’être dissimulé dans le train d’atterrissage d’un avion d’Air France, qui a poussé le gouvernement ivoirien à accélérer la procédure de déguerpissement des alentours plus ou moins immédiat de l’aéroport où vivent dans l’illégalité de nombreuses familles depuis des décennies.
Moi j’ai grandi à portbouet j’allais très souvent à adjouffou L’enfant SEUL n’aurait jamais pu passer la clôture
— Naej D. Ξniodis (@chvrleedeltv) January 17, 2020
Pour Naej D. Eniodis, un jeune Youtuber Ivoirien, qui allait fréquemment à Adjouffou, ce n’est pas aux habitants d’Adjouffou de payer pour cet incident. Ils sont, en effet, nombreux à penser que ce sont plutôt les responsables de l’armée, de la douane, de la gendarmerie et de la police de l’aéroport qui méritent les sanctions pour ne pas avoir suffisamment protégé le périmètre de l’aéroport.
Le gouvernement projette de libérer 200 mètres à compter de la limite de l’aéroport. L’opération de ce jour prend en compte les premiers 50 mètres. La suite est prévue pour le mois de mars 2020.
MARCHE DE PROTESTATION SUITE A LA DÉCISION DE RASER LE QUARTIER ADJOUFFOU (PORT BOUET) APRES L'INCIDENT DU JEUNE HOMME DE 14 ANS SURVENU À L'AÉROPORT FELIX HOUPHOUET BOIGNY. pic.twitter.com/ccxiucfsDy
— DOUMGKS le chinois (@DOUMGKS) January 14, 2020