L’annonce faite par l’armée malienne d’une découverte d’un charnier à Kidal, rappelle l’affaire de Gossi. Celle-ci avait éclaté, il y a un an, alors que les Forces armées maliennes aidées de Wagner et Barkhane se renvoyaient la responsabilité.
Kidal, une ville-bastion des séparatistes touaregs que l’armée malienne a récemment reprise, est au cœur d’une nouvelle polémique. Ce, après l’annonce par l’armée malienne de la découverte d’un charnier. « Le jeudi 16 novembre, les FAMa (Forces armées maliennes) ont découvert lors de leurs opérations de sécurisation un charnier à Kidal », a écrit la Direction des relations publiques des armées, dans un communiqué publié samedi soir.
« Atrocités commises par les terroristes sans foi ni loi »
Sans donner davantage de précisions, l’armée accuse que « ce charnier rappelle les atrocités commises par les terroristes sans foi ni loi ». Et d’annoncer l’ouverture d’enquêtes « pour traduire les auteurs devant la justice ». Cette annonce intervient alors que l’armée malienne a pris aux rebelles touaregs la ville de Kidal, le 14 novembre. C’est en 2014 que l’État central et l’armée avaient été chassés de cette localité par les rebelles.
Deux semaines après le départ des Casques bleus de la Mission de l’ONU au Mali, l’armée a donc repris le contrôle de la ville de Kidal. Le départ de la MINUSMA intervenait le 31 octobre dernier sans rétrocession aux Forces armées maliennes. Occasion saisie par les rebelles touaregs pour investir les lieux d’où ils seront rapidement chassés par les FAMa aidées des éléments russes de Wagner.
Kidal après la découverte d’un charnier à Gossi
Les groupes séparatistes ont déclaré la guerre totale à l’État central malien. Ils accusent régulièrement l’armée malienne et ses alliés de Wagner de commettre des exactions contre les populations civiles. L’annonce de la découverte de ce charnier renvoie à des évènements de 2022. On se rappelle, en effet, que le 26 avril 2022, la justice militaire malienne avait annoncé l’ouverture d’une enquête.
L’annonce avait été faite après la découverte d’un charnier à Gossi, au centre du Mali. « Le procureur de la République près le Tribunal militaire de Bamako porte à la connaissance de l’opinion que suite à la découverte d’un charnier à Gossi, cercle de Gourma-Rharouss dans la région de Tombouctou, une enquête a été ouverte », avait indiqué un communiqué des autorités judiciaires maliennes.
Après Barkhane, la MINUSMA accusée ?
Le lendemain, le procureur s’était rendu à Gossi pour «faire toute la lumière sur ces faits. Il était accompagné d’un médecin légiste, d’une équipe de police technique et scientifique (PTS) et d’enquêteurs du service d’investigations judiciaires (SIJ) de la gendarmerie nationale ». A l’époque, cette base militaire de Gossi venait d’être restituée par les éléments français de Barkhane aux Forces armées maliennes.
L’armée française était alors accusée d’avoir laissé derrière elle un charnier. Ce que l’état-major français avait qualifié d’attaque informationnelle fomentée par les mercenaires russes de Wagner. La France avait aussitôt accusé des mercenaires russes d’avoir enterré eux même ces corps près de la base. Puis d’avoir produit une fausse vidéo. Ainsi, aujourd’hui, une affaire similaire a éclaté, toujours au Mali. Cette fois dans la ville de Kidal, dont la base a été libérée par les soldats de l’ONU.