Les ministres africains en charge de la santé et de l’environnement réunis les 28 et 29 août derniers à Libreville à l’occasion de la première conférence interministérielle sur la santé et l’environnement en Afrique, ont réaffirmé solennellement leur engagement à mettre en œuvre toutes les déclarations et conventions internationales relatives à la santé et à l’environnement. Déclaration de Libreville.
Nous, ministres africains en charge de la santé et de l’environnement, réunis les 28 et 29 août 2008 à Libreville, Gabon,
Réaffirmant notre engagement à mettre en oeuvre toutes les déclarations et conventions internationales relatives à la santé et l’environnement notamment :
La Déclaration de Stockholm (1972) sur l’environnement humain ;
La Déclaration de Alma-Ata (1978) sur les soins de santé primaires ;
La Convention de Bamako (1991) sur les déchets dangereux ;
Les Déclarations de la conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement de Rio de Janeiro (1992) ;
La Déclaration du millénaire et les objectifs du millénaire pour le développement (2000) ;
Le Plan d’action de Johannesburg (2002), adopté par le sommet mondial sur le développement durable ;
La stratégie de la santé de l’Union africaine (2006) ;
La Déclaration d’Alger sur la désertification (2006) ;
La Déclaration d’Alger sur la recherche en santé en Afrique (2008) ;
La Déclaration de Ouagadougou sur les soins de santé primaires et les systèmes de santé (2008) ;
La Déclaration d’Ethekwini sur l’hygiène et l’assainissement (2008) ;
La Déclaration de Bali sur la gestion des déchets au service de la santé et des moyens de subsistance.
Ayant conscience que
Plus de 23 pour cent des décès en Afrique, soit plus de 2,4 millions de décès par an, sont imputables à des facteurs de risques liés à l’environnement avec des effets particuliers sur les couches les plus pauvres et les plus vulnérables (enfants, femmes, populations rurales pauvres, les personnes débitées, les réfugiés ou déplacées et les personnes âgées) ;
Soixante pour cent des écosystèmes vitaux de la planète sont déjà détériorés ou sont soumis à des pressions excessives alors qu’ils assurent le maintien de la qualité de l’air, des sols et des ressources en eau ;
La convention de Bamako sur les déchets dangereux adoptée en 1991 n’est pas mise en oeuvre ;
L’Afrique est de plus en plus exposée aux catastrophes naturelles liées aux changements climatiques
Reconnaissons que
Qu’il y a besoin de recherche supplémentaire pour améliorer la compréhension de la vulnérabilité des êtres humains aux facteurs environnementaux, particulièrement en Afrique ;
Qu’il est nécessaire et urgent de mettre en oeuvre dans nos pays l’impératif du développement durable dans les efforts déployés pour la croissance économique ;
Des contraintes ont été notées dans l’accélération de la mise en oeuvre des stratégies intégrées de prévention des menaces sur la santé publique résultant de la détérioration de l’environnement dans les domaines connus tels que l’alimentation en eau, l’assainissement, la qualité de l’air, les vecteurs de maladies , la gestion des produits chimiques et les déchets y compris les nouvelles substances toxiques, la désertification, les risques industriels et domestiques, les autres catastrophes naturelles) ;
Convaincus que
L’émergence de nouveaux risques environnementaux (réchauffement climatiques, extensions industrielles, risques biotechnologiques, utilisation de nouvelles technologies) font peser d’autres menaces sur la santé des populations ;
L’Afrique est de toutes les régions la plus vulnérable aux conséquences des risques en vironnementaux sur la santé ;
La gestion appropriée de l’environnement et la santé a un impact positif sur l’économie nationale entre autre par le biais de l’accélération des investissements étrangers et du tourisme ;
La sécurité peut être atteinte grâce à un environnement sain.
Déclarons en conséquence que nous pays africains nous engageons à :
1. Etablir une alliance stratégique entre la santé et l’environnement, comme base d’un plan d’action concerté ;
2. Elaborer ou mettre à jour les cadres nationaux sous régionaux afin d’aborder de manière plus efficace les conséquences néfastes de l’environnement sur la santé par l’intégration de ces liens dans les politiques, stratégies et les plans nationaux de développement ;
3. Assurer l’intégration des objectifs convenus dans les domaines de la santé et de l’environnement dans les stratégies de réduction de la pauvreté en mettant en oeuvre les programmes prioritaires intersectoriels à tous les niveaux en vue d’accélérer l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement ;
4. Développer les capacités nationales, sous régionales et régionales pour mieux prévenir les maladies liées à l’environnement à travers l’établissement ou le renforcement des institutions santé et environnement ;
5. Soutenir l’acquisition des connaissances et la gestion sur la santé et le développement particulièrement au travers de la recherche appliqué au niveau local, sous régional et régional, tout en assurant la coordination des publications scientifiques et techniques afin d’identifier les déficits de connaissance, les priorités de recherche et de soutenir l’éducation et formation à tous les niveaux ;
6. Etablir et renforcer les systèmes de surveillance pour la santé et l’environnement pour permettre de mesurer les impacts liés entre la santé et l’environnement et d’identifier les risques émergents, pour mieux les gérer ;
7. Mettre en oeuvre de manière efficace les mécanismes nationaux, sous régionaux et régionaux, pour la mise en vigueur des conventions internationales et de la réglementation nationale pour protéger les populations des menaces sanitaires conséquentes à l’environnement, y compris la ratification et la mise en oeuvre de la convention de Bamako par les pays doivent encore le faire ;
8. Mettre en place des mécanismes nationaux de contrôle et d’évaluation pour mesurer la performance dans la mise en oeuvre des programmes prioritaires et des mécanismes de revue par les pairs afin d’échanger les expériences ;
9. Instituer la pratique d’évaluations systématiques des risques sanitaires et environnementaux particulièrement à travers le développement des procédures pour évaluer les impacts sur la santé et pour produire des rapports nationaux sur l’état de l’environnement ;
10. Développer des partenariats pour le plaidoyer ciblé et spécifique sur les questions de santé et de l’environnement visant les institutions et le communautés comprenant la jeunesse, les parlementaires, les autorités locales, les ministères de l’éducation, la société civile et le secteur prié ;
11. Atteindre un équilibre dans l’allocation des ressources budgétaires nationales pour des programmes intersectoriels santé et environnement.
En appelons :
A l’Organisation Mondiale de la santé et au programme des Nations Unies pour l’Environnement de :
Appuyer avec les autres partenaires et donateurs comprenant les banques africaines de développement, les communautés économiques africaines sous- régionales, à la mise en oeuvre de cette déclaration et à accroître leurs efforts dans le plaidoyer, la mobilisation des ressources et l’obtention d’investissement nouveaux et additifs afin de renforcer cette alliance stratégique entre la santé et l’environnement ;
Soutenir les pays africains à partager les expériences, développer les capacités et établir un mécanisme pour suivre les progrès dans l’accomplissement de les engagements pris à cette conférence à travers des revus par les pairs et d’organiser une deuxième conférence interministérielle sur la santé et l’environnement en Afrique avant la fin de 2010 ; et
Appuyer la mise en oeuvre des conventions et accords sur la santé et l’environnement et la mise en place d’un réseau africain de surveillance des maladies transmissibles et non transmissibles, en particulier celles conséquentes aux déterminants environnementaux.
Sollicitons de son excellence El Hadj Omar Bongo Ondimba, Président de la République gabonaise, pays hôte, de bien vouloir présenter à l’Union Africaine, la présente Déclaration. Fait à Libreville, le 29 août 2008.