Mory Kanté, un des plus grand artiste guinéen est décédé à l’age de 70 ans. Après Manu Dibango, c’est une seconde légende d’Afrique qui s’en va. Sa mort a été annoncé, ce vendredi, par son fils. Le monde de la musique et l’Afrique sont en deuil et lui rendent hommage.
Mory Kanté était issu d’une famille de griots. Dès son plus jeune âge, il s’intéresse à la musique. L’artiste guinéen est ce qu’on peut appeler un « Griot des temps modernes ». Il a toujours su agréablement marier sonorités traditionnelles et modernes. Il s’est d’abord fait connaître, dans les années 70, sur la scène locale avant de dominer les tops internationaux, dans les années 80. Le chanteur résidait en Guinée, à Conakry, où il menait de multiples activités qui contribuent au développement du pays. Il est une source d’inspiration pour de nombreux artistes sur le continent.
Lors d’une rencontre, Mory Kanté nous avait expliqué sa vision de la vie qui passait par la scène. « Je ne suis heureux que sur scène, c’est là mon paradis. Et puis ce qui m’intéresse, c’est créer. La bonne retraite, c’est créer. Quand on crée, on se sent renaître. Il n’y a pas d’achèvement dans ma carrière. L’essentiel est de trouver sa vitesse de croisière et de la garder. Rester au minimum du maximum. Cela vous permet de rester en forme dans votre tête et dans votre corps. Alors quand je serai vieux, je continuerai toujours à jouer de ma kora. Si ce n’est pas pour les autres, je jouerai simplement pour moi« .
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Tout le monde se souvient du méga tube « Yéké Yéké ». 1987, déjà, Mory Kanté est intronisé star par le grand public. Une star mondiale, nouvel ambassadeur de la musique africaine. Loin de s’endormir sur les lauriers de sa gloire, l’artiste guinéen balade dès lors sa kora électrique aux quatre coins de la planète. Homme de scène par excellence, ses tournées ne durent pas moins de quatre ans et écument des dizaines de pays sur les cinq continents. Dans sa démarche artistique, Mory innove, encore et toujours, se servant de tous les outils que lui apporte une modernité qu’il entend bien s’approprier. Griot de son état, griot dans l’âme et dans son œuvre, l’auteur, conteur, compositeur, interprète est un passionné. Une passion qu’il entretient et qui l’entretient. Jusqu’à ce que la mort l’emporte, ce vendredi 22 mai 2020.
Retrouvez deux interviews que Mory Kanté avait données à Afrik :
- Mory Kanté : Ma kora est ma première femme !
- Mory Kanté : le griot globe-trotter