Ce lundi 8 juillet 2024, un procès sans précédent démarre à Mombasa, au Kenya. Le pasteur Paul Mackenzie et ses 94 co-accusés comparaissent devant le tribunal de Shanzu pour répondre à 13 chefs d’accusation liés à des actes de terrorisme. Leah Juma, la juge principale, qualifie ce procès de véritable marathon judiciaire.
Des dizaines de témoins sont prévus à la barre jusqu’à jeudi.
L’affaire Shakahola : une trame de mort et de déception
En mars 2024, des charniers contenant les corps de 429 victimes ont été découverts dans la forêt de Shakahola, près de Kilifi, sur la côte kényane. Ces macabres découvertes mettent en lumière la brutalité de Mackenzie, qui prônait un jeûne extrême pour rencontrer Jésus. Les enquêteurs poursuivent les fouilles et redoutant de trouver d’autres victimes.
Confrontation en justice pour Mackenzie et ses associés
Arrêté le 14 avril 2023, Paul Mackenzie, ainsi que ses complices, sont accusés de promouvoir des croyances extrêmes pour faciliter des actes violents. Ils tombent ainsi sous le coup de la loi anti-terroriste. Les accusations contre eux incluent la radicalisation, l’activité criminelle organisée, et la facilitation d’actes terroristes.
Ils sont inculpés dans trois procédures distinctes : cruauté sur enfants, homicide involontaire et terrorisme. Neuf mois après les premières découvertes macabres, le pasteur et ses associés plaident non coupable. Pendant ce temps, la justice kényane se prépare à examiner les accusations dans plusieurs tribunaux.
Témoignages de survivants et d’experts
Le tribunal entendra des dizaines de témoins cette semaine, y compris des survivants et des experts. Leurs témoignages aideront à établir la vérité sur les actions de Mackenzie et ses adeptes. Ils permettront également de déterminer l’ampleur des crimes commis sous le couvert de la religion.
Intervention du gouvernement et de la justice kényane
Le ministre de l’Intérieur Kithure Kindiki a qualifié cette affaire de « pire faille de sécurité de l’histoire du pays ». Déterminée à faire avancer l’affaire sans délai, la justice kényane a prévu des sessions supplémentaires du 22 au 25 juillet pour continuer l’examen des preuves et des témoignages.
Cette affaire a profondément marqué la société kényane. Les révélations sur les atrocités commises par Mackenzie et ses adeptes soulèvent des questions sur la vulnérabilité des gens face aux gourous religieux. Elle montrent aussi le besoin de renforcer les protections. Plus de 500 membres de la secte restent portés disparus.