Débarquement de Provence : quand l’Afrique a sauvé la France


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Des anciens combattants

L’Afrique au cœur de la libération de la France : découvrez le rôle méconnu des soldats africains lors du Débarquement de Provence en 1944.

Le 15 août 1944, une date gravée dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, marque le début du Débarquement de Provence, une opération militaire qui a joué un rôle déterminant dans la libération de la France du joug nazi. Pourtant, cet événement crucial demeure méconnu, souvent éclipsé par le plus célèbre Débarquement de Normandie. Cependant, il y a 80 ans, des milliers de soldats africains ont joué un rôle vital dans cette bataille, brisant les lignes de défense ennemies pour libérer des villes clés comme Toulon et Marseille.

La contribution clé des soldats africains

Les forces armées engagées dans le Débarquement de Provence comprenaient une large proportion de soldats venus des colonies françaises. Parmi eux, 130 000 Algériens et Marocains, ainsi que des tirailleurs sénégalais et d’autres soldats de l’Empire colonial, ont été au cœur des combats. Ces hommes, souvent recrutés de force, ont affronté des conditions extrêmes et des combats violents pour contribuer à la victoire des Alliés. Leur courage et leur sacrifice ont été essentiels à la réussite de cette opération, mais leur histoire reste souvent reléguée à l’arrière-plan.

Alors que les années passent, les descendants de ces héros africains s’efforcent de préserver leur mémoire. En Tunisie, Nejib El Abed perpétue l’héritage de son père, un tirailleur décoré pour ses faits d’armes en France. À travers des médailles et des documents officiels soigneusement conservés, il raconte l’histoire d’un homme qui a quitté sa famille pour combattre dans une guerre loin de son pays natal. En Guinée, la famille de Souleymane Diallo, un soldat décédé lors du débarquement, redécouvre son histoire, longtemps enfouie sous le silence et le manque de documents.

Le récit poignant des derniers vétérans africains

Aujourd’hui, les derniers vétérans africains de la Seconde Guerre mondiale, comme Larbi Jawa au Maroc, continuent de porter les stigmates de cette époque. Décoré lors des commémorations du 80e anniversaire, Larbi est l’un des rares survivants capables de témoigner de ces jours sombres. En Algérie, Mohand Salah Hamrit se souvient encore des combats en Italie avant de débarquer en Provence, tandis que le commandant malien Tiemoko Konate se remémore le froid intense qui a failli lui coûter la vie lors de la progression des troupes vers le nord-est de la France.

La reconnaissance du rôle des soldats africains dans la libération de la France est essentielle, non seulement pour honorer leur sacrifice, mais aussi pour rétablir une vérité historique longtemps négligée. Au Sénégal, des lycéens de Thiaroye, conscients du manque d’enseignement sur cet événement dans leur pays, se sont engagés dans un projet de réécriture de cette histoire. Leur objectif est de redonner à ces tirailleurs la place qu’ils méritent dans la mémoire collective, tant en Afrique qu’en France.

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