Lancée il y a quelques semaines, la campagne nationale « Débaptiser les rues de négriers ? » a franchi cette semaine un nouveau palier. De retour de Nantes, DiversCités tient à informer le public des réactions engendrées par cette pétition qui n’en est qu’à ses débuts.
Au préalable DiversCités rappelle que l’objectif de cette campagne est d’ouvrir le débat sur la signalétique urbaine par respect de la mémoire des victimes et descendants de l’esclavage dans le but de favoriser l’intégration socio-urbaine.
La première réaction est celle de l’écrivain Patrick Chamoiseau, président d’honneur de la Fondation Européenne du Mémorial de la traite des noirs, qui défend l’idée de débaptiser définitivement ces rues de négriers (art. JDD du 13 sept).
Interrogé par la presse, le Maire de Bordeaux, Alain Juppé, déclare que c’est « absurde…je ne vais m’engager là-dessus….quand s’arrêtera la repentance? ». Cette déclaration est à l’exacte opposé de celle qui nous est parvenue du Député-Maire de Nantes, Président du Groupe parlementaire du P.S, Mr Jean Marc Ayrault.
Mr Jean Marc Ayrault, dans un courrier de trois pages nous exprime respect et reconnaissance et avance des propositions inédites. Ainsi Nantes s’engage à « mettre en place, autour du Mémorial des abolitions, une signalétique historique sur les principaux lieux emblématiques du passé négrier mais aussi dans les rues qui rappellent par leur nom ce sombre commerce, pour construire ainsi un véritable parcours urbain autour des traces multiples de l’histoire négrière à Nantes. »
Cette réponse audacieuse et argumentée témoigne du statut de pionnier que Nantes conserve et de la compréhension du nécessaire dialogue entre la société civile et les élus pour faire avancer nos sociétés. Plus que jamais DiversCités reste déterminée à militer pour un meilleur respect de la mémoire de ce crime contre l’humanité dans une perspective de réconciliation et de citoyenneté.
En défendant l’idée d’une véritable commémoration nationale, le projet d’un Mémorial, lieu spécifique de connaissance et de partage et l’initiative d’une Ecole des Mémoires. Après les signatures de Nantes de ce week end, la campagne poursuit sa route vers La Rochelle (17 octobre) et Le Havre (31 octobre).
Des rencontres avec les associations, les élus et les populations jalonneront ces déplacements et une restitution aura lieu le samedi 7 novembre à 10h au cinéma Utopia.