De plus en plus d’affamés


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L’Organisation des Nations-unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) a publié mercredi 8 décembre 2004 son Rapport Annuel sur la Faim dans le monde. Constat accablant : le nombre des personnes sous-alimentées progresse au lieu de régresser.

On peut toujours parler de mondialisation, d’échanges décuplés entre tous les pays du monde, de capacités de circulation, de communication, de connaissance et de commerce facilitées, de croissance économique globale et de lutte contre la pauvreté, d’aide au pays les moins avancées et d’annulation de dettes,… Le constat dressé par la FAO à la fin de l’année 2004 est cinglant : le nombre de personnes sous-alimentées atteignait 852 millions entre 2002 et 2003, contre 834 millions cinq ans plus tôt, entre 1995 et 1997.

En juillet 2004, 35 pays du monde faisaient face à des crises alimentaires, la plupart d’entre eux étant des pays africains. Même si, du fait de la population très importante de pays comme la Chine ou l’Inde, l’Afrique ne représente pas plus du tiers des humains frappés par la sous-alimentation, il est indéniable que le drame de la faim reste endémique dans un grand nombre de pays du continent.

L’équation paradoxale de la faim

Face à ce constat désastreux, que démontre la FAO ? Que le coût social induit par la faim dans le monde est infiniment supérieur à ce que coûterait l’éradication de la famine. Que l’intérêt bien compris des pays développés serait plutôt de faire disparaître la sous-alimentation, plutôt que de devoir en payer les conséquences. Le rapport établi par la FAO prouve que chaque euro investi dans la lutte contre la faim rapporterait, selon les pays, entre 5 et 20 euros, à la fois en productivité, en revenus additionnels créés, en dépenses de santé épargnées pour toutes les maladies liées à la malnutrition.

Il est à souhaiter que la communauté internationale réalise l’ampleur des enjeux macro-économiques que la lutte contre la faim recouvre : elle ne pourra alors que se donner les moyens d’y répondre. Une certitude, des progrès rapides sont possibles et il est encore envisageable d’atteindre l’objectif mondial pour 2015, fixé lors du Sommet de l’Alimentation de 1996, qui réclamait une réduction de moitié du nombre de personnes souffrant de la faim. Encore envisageable, si toutes les nations, à commencer par les plus riches, s’en donnent les moyens.

 Le Rapport peut être consulté sur le site de la FAO

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