C’est le coup de tonnerre de ce mercato hivernal 2024. Brice Samba, le gardien qui faisait vibrer Bollaert, a choisi de troquer le maillot sang et or pour les couleurs rouge et noir du Stade Rennais. Un transfert qui a surpris plus d’un observateur et qui pose question : comment le capitaine d’un club qualifié en Ligue des Champions a-t-il pu être séduit par un projet sportivement moins ambitieux ?
Un parcours façonné par la patience et la persévérance
L’histoire de Samba, c’est d’abord celle d’un talent précoce repéré au Havre, berceau de tant de futurs internationaux. Arrivé à l’OM en 2013, il y apprend la patience dans l’ombre de son compatriote congolais Steve Mandanda. Nancy, Caen, puis l’aventure anglaise à Nottingham Forest forgent son caractère. C’est là-bas qu’il se révèle véritablement, devenant le héros d’une montée historique en Premier League grâce à ses trois penaltys arrêtés lors des barrages.
Son retour en France, à Lens, marque l’apogée de sa carrière : titre de meilleur gardien de Ligue 1, qualification en Ligue des Champions et convocation en équipe de France. Un parcours qui force le respect et illustre une progression constante.
La réponse se trouve peut-être dans les chiffres : 15 millions d’euros, un montant record pour un gardien trentenaire en Ligue 1. Mais réduire ce transfert à son aspect financier serait une erreur. « Le projet rennais est plus qu’ambitieux« , confie une source proche du dossier. « Le club breton veut franchir un cap, et Samba est la pierre angulaire de cette reconstruction. »
Le timing interroge pourtant. Quitter Lens en pleine épopée européenne, alors que le club réalise une des meilleures saisons de son histoire, n’était pas le scénario le plus attendu. Mais c’est mal connaître Samba, habitué à emprunter des chemins de traverse. À Rennes, il peut écrire une nouvelle histoire, car le club a les moyens de ses ambitions.
L’Afrique au cœur
Fils de la diaspora congolaise, Samba n’a jamais oublié ses racines. S’il a choisi de représenter l’équipe de France, son attachement au Congo reste intact. Dans un continent où les gardiens de but peinent parfois à s’imposer au plus haut niveau, il fait figure d’exemple. Son succès résonne particulièrement à Kinshasa, où chacune de ses performances est scrutée avec fierté. Une dimension qui dépasse le cadre sportif et fait de lui un véritable ambassadeur du football africain en Europe.
Pour Lens, le coup est rude. Perdre son capitaine, son dernier rempart et l’un des chouchous du public en pleine saison laisse un goût amer. Mais le club artésien a su se montrer pragmatique, conscient qu’une telle offre ne se représenterait peut-être pas.
À Rennes, l’arrivée de Samba sonne comme un message fort envoyé à la concurrence. Le club breton, qui peine à trouver sa stabilité cette saison, mise sur l’expérience et le charisme de l’international français pour retrouver ses ambitions européennes. Ses premiers matches sous ses nouvelles couleurs sont attendus avec impatience par des supporters qui rêvent déjà de voir leur équipe atteindre enfin les sommets.