En 48 heures, deux politiques français ont adressé un bras d’honneur à l’Algérie qui souhaite la reconnaissance par la France des crimes commis durant la colonisation. Qui sera le troisième ?
Malaise à droite. Fureur à gauche. Le sénateur Gérard Longuet, ancien ministre de la Défense et des anciens combattants a assumé jeudi le bras d’honneur qu’il a adressé au gouvernement algérien. Un geste qu’il a qualifié de « mauvaise humeur typiquement populaire ». Invité de l’émission « Preuves par 3 », sur la chaîne Public Sénat, Gérard Longuet fait un bras d’honneur lors du générique de fin. Le son était coupé mais pas l’image. Il a affirmé avoir réagi à la question hors antenne d’une journaliste sur la demande du ministre algérien des Anciens combattants, Mohamed Cherif Abbas, qui souhaite de la France une « reconnaissance franche des crimes perpétrés à leur encontre (des Algériens) par le colonialisme français ».
Le geste a déclenché l’indignation du parti au pouvoir et le silence de son camp. « C’est un sujet sensible pour moi », a-t-il déclaré jeudi sur France Inter. « L’Algérie ravive une plaie non pas tellement avec l’Algérie, mais aussi entre nos compatriotes, nos compatriotes pieds-noirs, qui ont l’impression d’être collectivement jugés et condamnés, et nos compatriotes métropolitains qui se disent : qu’est-ce que c’est que ces gens qui étaient au fond des criminels ».
Collard ajoute son bras à celui de Longuet
En signe de soutien, le député du Front national (FN), Gilbert Collard, a commis, ce jeudi en direct sur LCI, le même geste que Longuet. Mais à la différence du sénateur UMP qui ne savait pas qu’il était encore filmé, le député FN a commis son geste en pleine interview. Alors que le journaliste l’interroge sur le geste de Longuet, le député a répondu : « J’en pense ça, voilà…», en faisant le même geste que Gérard Longuet. « Il a bien fait, il a enfin un peu d’honneur au bout du bras », a lancé sur LCI l’avocat Gilbert Collard. Et d’ajouter : « J’espère que ce bras d’honneur a été tellement amplifié par les médias que ceux qui nous demandent de nous repentir l’ont reçu en pleine figure ».
Le geste de Longuet « ne peut qu’entretenir la guerre des mémoires », selon le président PS du Sénat Jean-Pierre Bel. Un bras d’honneur fait quelques semaines avant le voyage en Algérie du président français François Hollande.