De Bristol à Bruxelles les statues d’esclavagistes et tortionnaires de l’Afrique doivent tomber


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Statue_équestre_de_Léopold_II_-_04
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  1. A la suite de la vague anti-raciste qui accompagne la mort de George Floyd aux États-Unis, le mouvement de protestation s’étend à la contestation des grandes figures occidentales du colonialisme. Les images de la statue d’Edward Colston à Bristol, Angleterre, descendue de son piédestal pour être jetée dans la rivière ont fait le tour du monde et donné des idées à de nombreux manifestants anti-racistes qui souhaitent poursuivre le combat. d’autres statues ont été visées partout dans le monde et particulièrement en Belgique ou les statues de Léopold II, roi tortionnaire par définition, sont devenues une cible privilégiée.

Les marchands « qui ont bénéficié de l’esclavagisme ne méritent pas l’honneur d’une statue. Cela devrait être réservé à ceux qui apportent des changements positifs et qui combattent pour la paix, l’égalité et l’unité sociale »expliquait une pétition en ligne qui protestait contre la statue d’Edward Colston sur la place centrale de Bristol. Edward Colston, un marchand d’esclaves britannique de la fin du XVIIe siècle responsable de la déportation de plusieurs dizaines de milliers d’hommes et de femmes d’Afrique vers les Amériques qui avait fait la fortune de la ville de Bristol. Mais hier, le 7 juin 2020, plusieurs milliers de manifestants ne souhaitant plus attendre une décision du Maire de la ville ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Ils ont déboulonné et renversé la statue puis, sous les acclamations, ils l’ont fait rouler jusqu’à l’Avon, la rivière locale, où ils l’ont fait basculer dans l’eau.

Edward Colston, n’est bien sur pas le seul à être dans le collimateur des militants de tout bord, et aux États-Unis, à Richmond dans l’état de Virginie, c’est la statue du général sudiste Williams Carter Wickham qui a été renversée en rappel de ses positions pro-esclavagiste lors de la guerre de sécession américaine.

Léopold II de Belgique, symbole du colonialisme le plus monstrueux

Ce sont aussi beaucoup les statues du roi Léopold II de Belgique qui sont visées. Rappelons qu’en 1885, le roi de Belges Léopold II obtient à la Conférence de Berlin la création pour son profit personnel d’un État prétendument dénommé Etat « indépendant » du Congo où il aura droit de vie et de mort sur tous les sujets. Il mènera alors à la baguette l’exploitation du Congo au prix d’une répression terrible avec la mise en place d’un véritable système d’esclavage s’appuyant sur le travail forcé et par la terreur, les colons commettant des actes de torture avec mutilations atroces ( mains coupées) pour contraindre les populations du Congo au travail…

Des statues du roi Leopold II  ont été vandalisées à Tervuren, Hal, Ostende et Ekeren. Devant l’ampleur pris par le ressentiment contre ce représentant d’un système colonial monstrueux, une pétitiona été mise en ligne le 1er juin et a déjà recueilli plusieurs dizaines de milliers de signatures sur Change.org. Texte de la pétition : Reconnu en tant que “roi bâtisseur” et non en tant que “roi exterminateur. Un héros pour certains, mais aussi un bourreau pour un grand peuple. En espace de 23 ans cet homme à tuer plus de 10 millions de Congolais, sans jamais avoir mis un pied au Congo.Pendant 23 ans il utilisait le peuple congolais comme un bien pour la production du caoutchouc, un produit qui était très demandé à l’époque. Les personnes qui vivaient dans les régions caoutchoutières croulaient sous une grande charge de travail, souvent même inhumaine. Les agents de Léopold II n’hésitaient pas à infliger des peines de fouets, jusqu’à en arriver à la peine de mort, voire même fouetter les morts.

Lire aussi en France la contestation en 2009 contre les rues célébrant la mémoire d’armateurs esclavagistes Nantes, le Havre ou Bordeaux.

Masque Africamaat
Spécialiste de l'actualité d'Afrique Centrale, mais pas uniquement ! Et ne dédaigne pas travailler sur la culture et l'histoire de temps en temps.
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