David Gnaha : le photographe au chapeau de paille qui révèle la beauté au naturel


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David Gnaha-Photojournaliste

Comme Luffy, il porte un chapeau de paille. Seulement, il n’a pas mangé le fruit du Gum-Gum. Et si d’aventure il en a mangé à notre insu, la certitude reste que son pouvoir n’est pas de s’étirer comme un élastique. Il a un pouvoir plus particulier. Il sait créer des souvenirs, figer le temps et… révéler la beauté au naturel. De qui parle-t-on ? David Gnanha ! Photojournaliste béninois. Trentenaire. Son talent, aussi libre que le vent, transcende les frontières et capture l’essence de chaque instant avec une sensibilité unique.

Afrik.com est allé à la rencontre de ce passionné de la communication à l’esprit vif et à l’humour décapant.

Afrik : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs et nous parler un peu de votre parcours en tant que photographe ?

Je suis David GNAHA, je suis photojournaliste. Mon histoire avec la photographie a démarrée il y a une dizaine d’années suite à une formation en journalisme à l’aune de laquelle j’ai obtenu un stage dans une agence de communication. Depuis cette rencontre avec la photographie, j’ai veillé des jours et des nuits pour suivre les tutoriels sur le Net et approfondir mes capacités. En gros, je suis autodidacte ! Je gère également une boîte de communication et de productions audiovisuelles depuis 2016.

Afrik : Qu’est-ce qui vous a inspiré à vous lancer dans la photographie ? Y a-t-il un moment ou un événement particulier qui a déclenché cette passion ?

Les seuls moments où je me sens vraiment bien, c’est quand je suis en train de communiquer. Qu’il soit question de prendre la parole, défendre une idée, montrer son travail ou celui des autres. La communication a toujours été ce que j’ai rêvé de faire toute ma vie. Aujourd’hui, je suis fier, malgré le fait que je n’ai pas eu la chance de faire de grandes écoles, de poursuivre mon rêve à travers la photographie.

Afrik : Récemment, vous avez lancé un projet que vous avez intitulé « MOI AU NATUREL ». Pourriez-vous nous en dire plus ? Qu’est-ce qui vous a poussé à le créer ?

Le projet MOI AU NATUREL est une initiative qui est partie d’un constat très simple : les femmes s’assument de moins en moins dans la société africaine. Elles ont de plus en plus recours à la dépigmentation et aux accessoires (faux ongles, fausses fesses, perruques, etc.) pour affirmer leur beauté et leur singularité. Elles cherchent par tous les moyens à se conformer aux standards de beauté européen. La crise identitaire est telle qu’elles portent même les longs cheveux artificiels pour s’européaniser un peu plus.

“La femme africaine sans artifices est belle.”

Le but du projet est de rappeler à tout le monde à travers les yeux du monde que sont les femmes, qu’elles sont belles sans artifice.

Elles viennent donc au studio Gnanha Pictures sans ses artifices pour faire des portraits et ces images sont publiées sur les réseaux sociaux avec le Hastag #MOIAUNATUREL accompagnées de leurs témoignages. Le projet connaît une grande adhésion et un énorme succès sur la toile. C’est une source de fierté pour mon équipe et moi qui sommes assez fiers des résultats et des retours que nous avons.

Afrik : Pourquoi avoir choisi ce titre ? Que représente pour vous la « beauté au naturel » ?

C’est une affirmation qui vise à redonner confiance en qui on est ! Le moyen naturel de prouver qui nous sommes au quotidien c’est de rester naturel et comme le dicton l’affirme : “chassez le naturel, il revient au galop.”

Le pouvoir de la femme dans le monde est prépondérant, pour moi si elles incarnent le changement, le monde se mettra au pas. Mon message à travers ce projet est assez simple : SOYEZ FIÈRES DE QUI VOUS ÊTES et imprimez cela au monde !

Afrik : Comment choisissez-vous vos sujets ? Est-ce qu’il y a des critères particuliers ?

Il n’y a pas de critère de sélection en tant que tel. Pour y participer, il suffit d’émettre le vœu à travers une publication sur facebook. Certaines femmes se sont inscrites et d’autres ont été identifiées par leurs amis qui ont contacté mon équipe. A la base, je ne voulais que 10 femmes, actuellement on a plus de 60 femmes qui sont passées au studio GNAHAPICTURES.

Afrik : Quelles sont les caractéristiques principales que vous cherchez à capturer chez vos sujets dans ce projet ?

J’ai axé mon travail sur le teint, les cheveux (coupés courts, rasés, crépus ou nappy). Ce sont les caractéristiques que j’ai essayés de photographier.

Afrik : Pouvez-vous décrire votre processus créatif lors d’une séance photo pour « MOI AU NATUREL » ?

Le processus est assez simple, venir au studio une fois qu’on vous a programmé sans maquillage, sans perruques, seule vous et votre sourire. Pour le reste, on se charge de vous donner les poses. J’utilise deux sources de lumières artificielles pour mieux faire ressortir le sujet. Les images sortes en blanc et noir pour permettre à l’oeil de rester focus sur le mannequin.

Afrik : Pensez-vous que ce projet contribue à une meilleure acceptation de soi et à une redéfinition des standards de beauté dans notre société ?

Absolument ! Il faut lire les témoignages qui accompagnent les images de ces femmes que nous publions sur les réseaux sociaux pour mieux comprendre. Au-delà d’une simple photographie, c’est une sorte de thérapie. Et c’est là qu’on se rend compte que les gens ont du mal à s’accepter telles qu’ils sont.

David-Gnaha-Photojournaliste

Afrik : Avez-vous des projets futurs en lien avec « MOI AU NATUREL » ? Comment voyez-vous l’évolution de ce concept dans les années à venir ?

Nous lancerons bientôt une autre phase du projet. Il y a quelques jours, nous avons d’ailleurs rencontré des partenaires pour quitter le cadre virtuel et aller vers une exposition physique des œuvres. Les discussions sont en cours pour nous permettre d’impacter davantage de personnes. La thématique ne concerne pas seulement les femmes, mais également les hommes.

Afrik : Quels conseils donneriez-vous aux jeunes photographes qui cherchent à capturer la beauté naturelle de leurs mannequins ?

Un seul conseil : PRATIQUER ! C’est dans la pratique que l’on avance et que l’on aiguise ses techniques. La beauté est partout, c’est à nous de la valoriser à travers nos captures.

Afrik : Un dernier mot pour nos lecteurs ? Où peuvent-ils découvrir votre travail et suivre vos prochaines expositions ou projets ?

Un grand MERCI à toutes les personnes qui nous apportent leur soutien. C’est un véritable carburant dans le moteur de cette folle passionne qui nous pousse chaque jour de l’avant.

Je reste disponible sur les canaux digitaux à travers les liens ci dessous.

Le Hashtag de la campagne, c’est #MOIAUNATUREL

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