Le Soudan a décidé de fermer ses frontières avec la Libye. La mesure est effective depuis ce jeudi. Khartoum souhaite l’expulsion du chef rebelle Khalil Ibrahim qui dirige le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM), le plus important groupe armé du Darfour, province soudanaise en proie à la guerre civile depuis 2003.
Les frontières entre le Soudan et la Libye sont fermées à compter de ce jeudi 1er juillet. A l’origine de cette décision soudanaise, la situation dans la province occidentale du Darfour, qui fait frontière avec la Libye. « Le trafic sur cette route est menacé par des ennemis, des rebelles, et des bandits qui commettent des braquages, obtiennent de l’argent de façon illégale et mettent en danger les biens et la vie de la population », indique-t-on au ministère soudanais de Intérieur.
Si des raisons sécuritaires sont avancées pour s’expliquer cette fermeture, il s’agit surtout pour Khartoum de protester contre la présence sur le territoire libyen du chef rebelle Khalil Ibrahim, leader Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM), le plus important groupe rebelle qui opère au Darfour. « Khalil Ibrahim se trouve en Libye et restera en Libye jusqu’à ce qu’il termine ses consultations sur l’avenir du Darfour et du Soudan », a confié Ahmed Hussein Adam, le porte-parole du JEM, à l’AFP. Le Tchad, qui fait également frontière avec la Libye, a refusé l’asile à Khalil Ibrahim.
Obliger le JEM à négocier
« La Libye comprend totalement la décision prise par le Soudan », a indiqué un responsable du Comité populaire général libyen des Relations extérieures et de la coopération internationale, selon l’agence de presse libyenne, JANA. « Les frères soudanais savent très bien que le Soudan ne sera touché d’aucun mal du côté de la Libye ».
Les autorités soudanaises auraient demandé à la Libye d’expulser le chef rebelle et de l’obliger à revenir à la table des négociations. Depuis le début du mois de mai, le JEM s’est retiré des pourparlers de paix de Doha. Ce qui a conduit à l’intensification des combats au Darfour, où rebelles et forces gouvernementales s’affrontent depuis 2003. Le conflit aurait fait 300 000 morts et 2,7 millions de déplacés, selon les Nations unies.