L’Union africaine (UA) a annoncé, ce mardi, que le Soudan a donné son accord pour le déploiement d’une force mixte de maintien de la paix composée de soldats des Nations Unies et de l’UA. Les autorités soudanaises ont, sous la pression de la communauté internationale, fini par répondre favorablement à une proposition qui leur a été faite depuis août 2006 pour protéger les populations civiles du Darfour.
Le Soudan a accepté, ce mardi, le déploiement d’une force hybride composée des casques bleus des Nations Unies et des militaires de l’Union africaine (UA) dans la province du Darfour en proie à un conflit depuis 2003, selon un communiqué rendu public par Saïd Djinnit, le commissaire pour la paix et la sécurité de l’UA. « Au vu des explications et clarifications fournies par l’UA et l’ONU (…), indique le communiqué, le gouvernement du Soudan a accepté les propositions communes sur l’opération hybride » qui suppose « un cessez-le-feu immédiat et complet, accompagné d’un processus politique inclusif ». Le gouvernement soudanais répond ainsi favorablement à une proposition faite par les Nations Unies en août 2006 et dont elle avait accepté le principe depuis novembre de la même année. La force internationale interviendrait au Darfour en remplacement des 7 000 hommes de l’Union africaine qui manque cruellement de moyens pour assurer la protection des civils dans cette zone. La communauté internationale fait pression sur les autorités soudanaises depuis plusieurs mois pour qu’elle autorise la présence d’une force internationale sur son territoire.
Khartoum double Paris
Dimanche, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a obtenu, quant à lui, du Tchad voisin où s’étend le conflit du Darfour qu’il examine également la question du déploiement d’une force internationale dans l’est de son territoire. Le lendemain, pourtant, le responsable français n’est pas arrivé à convaincre son homologue soudanais, Lam Akol, du bien-fondé de la réunion de Paris qui doit se tenir le 25 juin prochain. Les autorités soudanaises avaient alors indiqué qu’elles préféraient se concentrer sur les initiatives communes de l’UA et des Nations Unies pour trouver une issue à la crise. L’accord que l’UA vient de rendre public semble vouloir confirmer cette volonté affichée et remet en cause la tenue de la rencontre de Paris dont l’un des principaux objectifs était de convaincre Khartoum d’admettre une présence internationale au Darfour. Le conflit dans cette région a déjà fait 200 000 morts et plus de deux millions de personnes déplacées.