Une création politique et joyeuse signée Robyn Orlin est donnée au Centre national de danse.
Engagée, esthète, intègre, Robyn Orlin repousse les limites de la danse contemporaine de son pays. La passionaria de l’Afrique du Sud présente ce soir, au Centre national de danse à Paris un extrait de sa pièce au titre évocateur, Daddy I’ve seen this piece six times before and I still dont’t know why they’re hurting each other (Papa, j’ai vu cette pièce six fois et je ne comprends toujours pas pourquoi ils se battent).
Cette chorégraphie-mise en scène multiforme qui mélange vidéo, arts plastique, théâtre, danse, revisite l’actualité et l’histoire du ballet avec un humour au vitriol. Lac des Cygnes interprété par une danseuse noire en tutu dans une bassine en plastique, danses de groupes aux rythmes iconoclastes… Ses thèmes de prédilection : la condition féminine, la discrimination raciale, les clichés du genre chorégraphique d’Afrique du Sud.
Collages, spectacle vivant, théâtre de rue ? Trois danseurs, trois comédiens, deux vidéos imposent une vision dissidente de la danse contemporaine africaine, loin des propositions faites sur mesure pour l’Occident. Robyn Orlin, qui déjà mêlait danseurs noirs et blancs des deux sexes sous l’Apartheid, a remporté en novembre dernier le 3ème prix des Rencontres de la création chorégraphique africaine.
Après Paris, la pièce s’installe dans son intégralité au festival Montpellier Danse les 5 et 6 juillet prochain. Enfin, la toute dernière création de l’artiste sud-africaine sur le thème de Faust sera donnée au Hebbel Theater à Berlin, les 7, 8 et 9 mai.
La Maison des compagnies, Studio du CND, 15, rue Geoffroy-L’Asnier, 75004 Paris.
Les 10, 11 et 12/04 à 16 h.