La centrale hydroélectrique de Manantali alimente depuis vendredi dernier le Sénégal en électricité. Le barrage mauritano-sénégalo-malien fournira jusqu’à 60 mégawatts à la Société nationale d’électricité sénégalaise et participera à combler le déficit énergétique dans le pays.
La centrale hydroélectrique de Manantali, située au Mali, éclaire enfin le Sénégal depuis vendredi dernier. Fruit du travail de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS, qui regroupe le Mali, la Mauritanie et le Sénégal) et mise en service au début de l’année, elle fournira jusqu’à 60 mégawatts à la Société nationale d’électricité sénégalaise (Sénélec). De quoi aider à combler le déficit énergétique du pays.
Après le Mali, c’est au tour du Sénégal et de la Mauritanie de bénéficier de la nouvelle manne électrique régionale. D’une puissance totale de 200 mégawatts – cinq groupes de 40 mégawatts – , la centrale a d’abord alimenté Bamako avant de se brancher aux deux réseaux nationaux. De Mantali, la connexion rejoint la ville malienne de Kayes pour transiter jusqu’à Dagana (Sénégal), point de dérivation vers Nouakchott (Mauritanie) et Sakal (Sénégal). En tout, ce sont 820 km de câbles de 225 kilo volts qui relient la Sénélec au réseau de Manantali.
Régler le problème des délestages
» Les premiers essais de liaison ont été réalisés en mai dernier « , explique Papa Mandaw Corréa, chef du département communication à la Sénélec. » Nous ne disposons pour l’instant que de 18 mégawatts, mais dès que les petits problèmes techniques seront réglés nous pourrons monter en puissance. Nous devrions arriver à 40 mégawatts d’ici deux ou trois jours. A terme, c’est même plus de 60 mégawatts que nous pourrons exploiter. Le système étant interconnecté, chaque pays qui disposera d’un surplus énergétique pourra le vendre à celui qui en aura besoin « .
Avec des besoins énergétiques de l’ordre de 270 mégawatts, le Sénégal connaissait jusqu’alors quelques périodes de délestage. Mais avec le nouvel apport de la centrale de Manantali, la Sénélec assure que » l’on devrait s’attendre à une grande amélioration « . Pour combler définitivement le déficit, deux nouveaux groupes de 15 mégawatts chacun viendront, début 2003, renforcer la centrale 4 du Cap des Biches, le plus grand site énergétique du Sénégal situé à 20 km de Dakar.
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