Le groupe de hip hop gabonais Eben & Family a été la « Révélation de l’année » aux Koras qui se sont tenus le 6 décembre dernier en Afrique du Sud. Découvrez l’aventure musicale de Cherokee, Ba’Ponga, Kenneth, Spycke, et Masta kudi, cinq jeunes dans la vibe.
La « Révélation de l’année » était gabonaise, premier au hit international africain d’Africa n°1, L’hymne est le titre qui a valu au groupe gabonais Eben & Family de se distinguer dans cette catégorie lors des trophées de la musique africaine, les Koras. Cherokee, 22 ans, Ba’Ponga 27 ans, Kenneth A.K.A dit Ken G. The First, 27 ans, Masta kudi, 25 ans et Spycke, 22 ans sont les sociétaires du label Eben Entertainement. Un label, crée en 2000, par d’Eric Benquet. C’est « une compilation de talents individuels » assure le très dynamique businessman féru de musique.
Exhausteur de talent
Deux rencontres décisives sont à l’origine de la création d’Eben & Family pour celui dont la grand-mère est la première violoniste noire à avoir fait son entrée dans l’orchestre symphonique de Paris. Celle avec le producteur de Ricky Martin mais surtout celle avec Kenneth. Transfuges de groupes hip hop de la place auxquels ils appartiennent toujours – Ba’Ponga, Raboon, et Kenneth et Spycke, rappeurs engagés de Secta’a ou Révélations – Cherokee et Masta Kudi – jouent chacun leur partition dans l’ensemble musical. Tendance pop et R&B pour Cherokee, la seule voix féminine d’Eben & Family qui ne se sent en rien isolée. « Je suis un peu un garçon manqué alors je me sens très bien avec eux », dit-elle. Rap mais aussi R&B pour Spycke.
« Eben nous a propulsé. Jusqu’alors nous n’étions pas sortis du Gabon », explique Spycke. Dans le groupe, l’artiste s’est également découvert des affinités avec le R&B. « Je n’en avais jamais chanté auparavant. Je ne savais pas qu’un jour, j’en serai capable». Tout comme Cherokee, son prochain album solo qu’il dédie à son défunt père est pour très bientôt. Il affirme que le groupe « a changé beaucoup de choses ». Un avis que partage également Masta Kudi, 25 ans, dont le premier opus est déjà disponible dans les bacs gabonais. Pour le raggaman du groupe, l’aventure Eben commence alors qu’il flirte déjà depuis six ans avec ce genre musical. Il intègre le groupe après un featuring avec Kenneth. Pour lui, Eben est un catalyseur.
Et puis la reconnaissance…
« C’est difficile de sortir de l’ombre. J’ai découvert le groupe grâce à mes amis de galère avec lesquels on passait notre temps à économiser pour assouvir notre passion pour la musique ». Ba’Ponga, quant à lui, représente le rap « gabonisé ». Celui qui s’interprète dans les langues et expressions du pays. « Mon père était Nganga (guérissseur, ndlr). Au cours des veillées, un guérisseur doit avoir une voix qui porte et qui touche. C’est ce timbre vocal particulier, un peu mystique, que j’essaie de travailler. Il n’en oublie pas pour autant son groupe d’origine : Raboon. « Je suis d’abord de là-bàs, c’est la couleur de Raboon qui s’exporte à travers moi dans Eben. ».
Ba’Ponga considère-t-il qu’il fait du rap africain ? Non ! « Le hip hop est international, c’est quelque de chose de fédérateur, on n’a pas à le diviser mais chacun y contribue en apportant ce qui fait sa particularité ». Enfin, rap teinté de reggae pour Kenneth. « On essaie de s’épanouir individuellement au sein du groupe, chacun peut s’exprimer librement ». C’est donc une brochette de talents qu’Eric Benquet a réuni et qui fait aujourd’hui la fierté du hip hop gabonais. Déjà surpris par leur nomination aux Koras, le rêve continue pour les artistes gabonais qui ont, semble-t-il, conquis Dame Succès.
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