Le cyclone Chido a causé des ravages au Mozambique, où le dernier bilan fait état d’au moins 70 morts et plus de 600 blessés, selon l’Institut national de gestion des risques et catastrophes naturelles (INGC) du pays, dans un rapport publié le 19 décembre 2024. Ce sinistre, qui a frappé le nord du pays, laisse derrière lui des milliers de sinistrés et un paysage dévasté, avec plus de 180 000 personnes touchées.
Des populations locales abandonnées à leur sort
Le cyclone Chido a frappé les régions du Nord du Mozambique, notamment les provinces de Nampula, Niassa et Cabo Delgado, le 15 décembre. Les équipes de secours, mobilisées rapidement après le passage de la tempête, se battent contre l’ampleur de la destruction. Le président mozambicain, Filipe Nyusi, a annoncé l’envoi d’équipes de secours dans les zones les plus affectées. Cependant, les humanitaires estiment que le bilan pourrait être bien plus lourd, avec de nombreux dégâts non encore comptabilisés en raison des difficultés d’accès et de la lenteur des évaluations sur le terrain.
Helia Seda, cheffe de projet pour l’ONG Helpo, a partagé son témoignage poignant depuis le district de Mecufi, dans la province de Cabo Delgado. Là-bas, les infrastructures sont complètement détruites et la situation est catastrophique. « Les habitants manquent de tout, bien que l’aide alimentaire commence à arriver », a-t-elle précisé. Les populations locales se sentent abandonnées à leur sort, confrontées à une succession de crises qui exacerbent leurs souffrances, entre catastrophes naturelles, insécurité et conflits armés.
Aide humanitaire insuffisante pour répondre aux besoins urgents
La province de Cabo Delgado, déjà dévastée par un conflit entre les forces gouvernementales et les insurgés islamistes depuis plusieurs années, se retrouve aujourd’hui frappée par cette nouvelle tragédie. Le Programme alimentaire mondial a estimé qu’environ 67 000 personnes à Mecufi ont besoin d’une assistance humanitaire d’urgence, tandis que l’ONG Oxfam rapporte que l’aide humanitaire reste largement insuffisante pour répondre aux besoins urgents.
Le district de Mecufi, comme bien d’autres dans le Nord du pays, souffre également des conséquences de l’insécurité et du terrorisme, qui compliquent encore davantage les efforts de secours. Ce n’est pas la première fois que le nord du Mozambique subit une telle catastrophe. En 2019, la région avait déjà été durement touchée par le cyclone Kenneth, l’un des plus violents à avoir frappé l’Afrique de l’Est. Chido s’est donc abattu sur une zone déjà fragilisée, où les habitants peinent à se remettre des précédentes crises.
Des centaines de morts et des dégâts considérables
Cette situation a intensifié la vulnérabilité de la population locale face à des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes et dévastatrices. Face à cette situation, les Nations unies ont débloqué quatre millions de dollars du fonds central d’intervention d’urgence pour soutenir les efforts humanitaires au Mozambique. Mais malgré cette aide, l’ONU et les ONG sur le terrain soulignent que les ressources disponibles demeurent insuffisantes pour faire face à l’ampleur du désastre.
Le passage du cyclone Chido a mis en relief une réalité tragique qui touche non seulement le Mozambique, mais aussi d’autres pays d’Afrique, régulièrement exposés aux risques de cyclones et de catastrophes naturelles. En Afrique de l’Est, des cyclones comme Idai et Kenneth ont déjà causé des centaines de morts et des dégâts considérables dans des pays comme le Mozambique, le Malawi et l’île de Mayotte. Ces phénomènes mettent en évidence la nécessité urgente de renforcer les infrastructures, les systèmes d’alerte et les capacités de réponse aux catastrophes dans toute la région.