Critique du processus de privatisation en Algérie


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La volonté d’insérer l’Algérie dans l’économie mondiale impose de situer les enjeux et de connaître les règles du jeu de la globalisation dont l’Investissement direct étranger (IDE) constitue un des moteurs, sinon la source, a estimé, dimanche, l’ancien président du Conseil national des privatisations et expert international, Dr Abderrahmane Mebtoul.

Dans un entretien accordé à la PANA, M. Mebtoul a déploré la lenteur du processus de privatisation en Algérie, ajoutant que les raisons du faible flux d’investissement étranger et privé national dans des segments à forte valeur ajoutée semblent essentiellement imputables non pas à l’aspect sécuritaire qui s’est nettement amélioré, mais au système bureaucratique sclérosant étouffant les énergies créatrices.

Il s’est, à ce propos, interrogé sur la concentration du pouvoir entre les mains d’un ministre chargé de la privatisation se demandant notamment si celui-ci, à la fois juge et partie, ne serait pas porté à favoriser les délits d’initiés alors que la base de la réussite de cette opération complexe est une totale transparence et un suivi dans le temps de ces opérations complexes.

Actuellement, plus de 400 entreprises publiques sont privatisées alors que l’objectif du gouvernement est de parvenir à 1.200 entreprises. Or, d’autres problèmes, d’ordre technique ceux- là, sont apparus pour ralentir le processus de privatisation, selon Mebtoul.

Il s’agit notamment de patrimoine non défini (absence de cadastre réactualisé) qui pose la problématique de l’inexistence des titres de propriétés fiables sans lesquels aucun transfert de propriété ne peut se réaliser. Il s’ensuit des comptabilités défectueuses rendant difficiles les évaluations, selon cet expert.

Pour lui, il y a lieu de prévoir une clause pour la reprise des entreprises par ses cadres, ce qui suppose la création d‘une banque d’investissement spécifique pour les accompagner en profitant du fait qu’ils possèdent le savoir- faire technologique, organisationnel et commercial.

En ce qui concerne les textes juridiques actuels, M. Mebtoul souligne que certains articles en contredisent d’autres, ce qui peut entraîner des conflits, d’où l’urgence de leur harmonisation et leur simplification par rapport au Droit international.

L’ex-président du Conseil national algérien des privatisations pense que la privatisation est un élément fondamental d’une politique de relance et doit être au cœur de la nouvelle politique économique.

Plus de 40 milliards de dollars ont été consacrés à l’assainissement des entreprises publiques en Algérie, dont plus 4 milliards de dollars dans la seule loi des Finances 2008.

Selon les estimations officielles du gouvernement pour 2007, plus de 70% des entreprises publiques sont déstructurées sur un total de 1.255. Seules 365 de ces entreprises ont un actif net supérieur au quart de leur capital social et une trésorerie supérieure à un mois de leur chiffre d’affaires, les dettes à court terme représentant deux tiers de leur endettement.

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