Le cessez-le-feu conclu à Luanda, ce mardi, entre la RDC et le Rwanda, soutien du M23, est très bien vu en France. Le ministère français des Affaires étrangères a salué l’initiative et appelé les parties à « respecter leurs engagements ».
À l’issue de la deuxième session de la réunion ministérielle, qui a réuni à Luanda les ministres congolais et rwandais des Affaires étrangères autour de leur homologue angolais, dans le cadre du processus de paix de Luanda, un accord pour un cessez-le-feu a été conclu, mardi. Il doit entrer en vigueur le 4 août 2024 et devrait permettre aux populations de l’est de la RDC d’avoir un peu de répit. Cet accomplissement du médiateur angolais a été salué par le Quai d’Orsay qui s’est fendu d’un communiqué pour exprimer sa position. « La France salue la réunion entre les ministres des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda sur les enjeux liés à la sécurité et à la paix à l’est de la RDC, organisée hier par l’Angola dans le cadre de la médiation conduite par ce pays, le processus de Luanda », lit-on dans le communiqué.
Une invitation à honorer les engagements
La France ne s’est pas bornée à saluer l’initiative. Elle est allée bien au-delà. « La France salue également le cessez-le-feu sur lequel se sont entendues les parties à compter du 4 août prochain et les encourage à respecter leurs engagements ». Là est le véritable défi. Puisque l’expérience toute récente a montré la difficulté à faire respecter les cessez-le-feu dans ce conflit. Les deux dernières trêves – dont la deuxième court toujours – négociées par les États-Unis, ont été à plusieurs reprises brisées par des combats entre les deux parties. Dans tous les cas, la signature du nouvel accord pour un cessez-le-feu reste un succès pour lequel le ministère français des Affaires étrangères félicite l’Angola : « La France félicite l’Angola pour ses efforts de médiation et continuera de se mobiliser en soutien au processus de Luanda afin d’avancer vers une solution diplomatique à la crise actuelle ».
Des femmes congolaises mobilisées pour la réussite du processus de Luanda
À Kinshasa, l’option diplomatique est privilégiée dans la recherche de solution à la crise qui oppose le pays à son voisin rwandais. Dans ce sens, seul le processus de Luanda est encore à même de permettre une résolution du différend. C’est ce qui ressort clairement des propos tenus récemment par le Président Félix Tshisekedi qui a accusé le Président kényan, William Ruto, d’avoir fait sombrer le processus de Nairobi dans la léthargie en prenant fait et cause pour le Rwanda.
Mais, au-delà des autorités, une bonne partie de la population penche également pour un règlement diplomatique du conflit. C’est le cas de Synergie des femmes pour la paix et la sécurité, une association de défense des droits de la femme, qui a récemment effectué une mission à Luanda où ses déléguées ont pu rencontrer le Président João Lourenço. Synergie des femmes pour la paix et la sécurité souhaite une accélération du processus de Luanda et une meilleure implication des femmes dans les processus de paix dans la région. Selon la coordonnatrice de l’association, Julienne Lusenge, le Président angolais leur a donné des assurances sur son soutien et sa « détermination à trouver une solution durable » au conflit à l’est de la RDC.