Crise RDC-Rwanda : l’Angola obtient un accord de cessez-le-feu


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Le Président angolais, Joao Lourenço
Le Président angolais, Joao Lourenço

Le processus de Luanda pour le règlement de la crise RDC-Rwanda a abouti à la signature d’un accord de cessez-le-feu. Cette mesure doit entrer en vigueur à partir du 4 août.

Ce mardi, les ministres congolais et rwandais des Affaires étrangères se sont rendus à Luanda pour rencontrer leur homologue angolais, Téte António, dans le cadre de la deuxième session de la réunion ministérielle, qui se déroule dans le cadre du processus de paix de Luanda. À l’issue de la rencontre, la présidence angolaise a annoncé qu’un accord de cessez-le-feu a été obtenu entre les parties belligérantes, les FARDC et les rebelles du M23. Ce cessez-le-feu, qui entrera en vigueur à partir du 4 août 2024, sera contrôlé par un mécanisme de vérification ad hoc renforcé.

Troisième cessez-le-feu en l’espace d’un mois

L’annonce de la présidence angolaise intervient à trois jours de la fin du deuxième cessez-le-feu obtenu sous l’impulsion des États-Unis. En effet, une trêve humanitaire de deux semaines avait commencé à partir du 5 juillet 2024. À son expiration, cette trêve avait été prorogée pour deux nouvelles semaines. Ce qui fait une durée totale d’un mois. Mais, force a été de constater que durant cette trêve, les armes ne se sont pas partout tues dans l’est de la RDC.

La première violation du cessez-le-feu est intervenue le mercredi 10 juillet 2024, soit seulement cinq jours après son entrée en vigueur. De violents combats avaient alors opposé le M23 à l’Alliance des nationalistes congolais pour la défense des droits humains (ANCDH), un groupe armé local à l’ouest du groupement de Bashali Mokoto, précisément dans les villages Nyange et Bibwe en territoire de Masisi. D’autres affrontements ont suivi, soulevant des questions sur le sort de ce nouveau cessez-le-feu.

Une lueur d’espoir tout de même

Avec la léthargie du processus de Nairobi, celui de Luanda reste la seule lueur d’espoir pour la résolution de la crise RDC-Rwanda. Au sujet du processus de Nairobi, le Président Félix Tshisekedi a récemment déclaré ce qui suit : « Il y avait deux processus. Celui de Nairobi, impulsé par Uhuru Kenyatta, qui malheureusement a été mal géré par le nouveau Président William Ruto. Le processus est quasiment mort, même si le facilitateur désigné, Uhuru Kenyatta, est resté. Le président Ruto a pris fait et cause pour le Rwanda ».

Tous les regards restent alors tournés vers Luanda où le Président João Lourenço prend son rôle de médiateur très au sérieux. La deuxième rencontre entre les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda peut être considérée comme un point positif dans un contexte où les tensions sont fortes. Et où la RDC a récemment accusé le Rwanda de brouiller son système de transport aérien dans sa partie orientale.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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