La situation politique à Madagascar reste chaotique. Les anciens chefs d’Etat malgaches, Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana ont décidé, samedi, de suspendre les pourparlers nécessaires à la résolution de la crise. Des décisions contestées par Emmanuel Rakotovahiny, le président du Comité pour la réconciliation nationale (CRN) qui juge leur comportement « inadmissible ».
L’instabilité politique risque de perdurer à Madagascar. Les négociations de sortie de crise entre les anciens chefs d’Etat, Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana, et Andry Rajoelina, le président de la Haute autorité de transition (HAT), ont échoué. MM. Ratsiraka et Ravolomanana ont demandé, samedi, à leurs représentants de suspendre leur participation aux pourparlers. Dans une lettre adressée à ses représentants, M. Ratsiraka, l’ancien président de Madagascar, estime que « les conditions ne sont pas du tout réunies pour un dialogue serein, honnête et constructif ». Il demande notamment l’annulation « au préalable » de « toutes les poursuites, décisions, condamnations judiciaires et/ou administratives » visant ses partisans.
De son côté, Marc Ravalomanana, le président évincé en mars dernier, a lui-aussi fait part de ses conditions pour la poursuite des débats. Il a exhorté, samedi, ses représentants à interrompre les négociations, tant que la question de son retour et la libération des détenus politiques n’étaient pas abordées. «Pour l’instant, nous ne quittons pas encore la table des négociations, mais nous n’excluons pas une telle éventualité», a confié l’ancien député Raharinaivo Andrianantoandro, porte-parole du Tiako i Madagasikara (Tim), le parti de Marc Ravalomanana.
De difficiles négociations
Interrogé sur ces déclarations par L’Express de Madagascar, Emmanuel Rakotovahiny, le président du Comité pour la réconciliation nationale (CRN) est sans concession. «Il est inadmissible de brandir la menace. Ce n’est pas à cause d’une seule personne qu’on prend tous les Malgaches en otages», a déclaré l’ancien Premier ministre.
Les négociations avaient été interrompues vendredi par la médiation internationale suite au refus des délégations des mouvances politiques de signer un projet d’accord sur des « principes » de sortie de crise. Ce projet prévoyait notamment la possibilité pour tous les anciens chefs d’Etat : Albert Zafy, Didier Ratsiraka, Marc Ravalomanana, de se présenter aux élections. Auparavant, Andry Rajoelina, avait demandé qu’ aucun ancien chef de l’Etat ne participe au scrutin présidentiel.
Pour l’instant, personne ne sait quand reprendront les négociations. Tiébilé Dramé, l’envoyé spécial des Nations Unies et Eden Kodjo, le représentant de l’Organisation internationale de la Francophonie, ont pour leur part quitté, vendredi soir, Madagascar.