Le coup d’Etat de septembre 2002 en Côte d’Ivoire divise le pays. Le Nord est aux mains des Forces nouvelles et le Sud du pays, notamment Abidjan, reste sous le contrôle de Laurent Gbagbo et de l’armée régulière. La crise post-électorale et l’arrivée des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) depuis le 31 mars dernier a produit la situation inverse. Abidjan est désormais une zone occupée pour le camp Gbagbo. Les retournements de situation se multiplient ces derniers jours en Côte d’Ivoire…
Le conflit post-électoral qui endeuille la Côte d’Ivoire a créé un funeste équilibre sur l’étendue du territoire ivoirien, tout comme dans la capitale Abidjan, près de neuf ans après le coup de force raté de 2002. La partition de la Côte d’Ivoire et l’installation des rebelles des Forces nouvelles, du Nord du pays jusqu’à Bouaké, a isolé cette partie du territoire du reste du pays, et surtout de la capitale et de ses abords où la vie semblait suivre un cours normal. De même récemment, alors que les combats entre les Forces de défense et de sécurité, fidèles au président sortant Laurent Gbagbo, et combattants pro-Alassane Ouattara, faisaient rage à Abobo, un fief de Ouattara, et ses environs, les autres communes d’Abidjan semblaient être épargnées. Ce sont désormais Cocody, ses alentours, et le Plateau, le quartier des affaires abidjanais, abritant respectivement la résidence et le palais présidentiels, qui sont sous le feu des balles et des bombes.
« Je connais des gens qui avaient quitté le Nord, fuyant la guerre en 2002. Ils se sont réfugiés à Abobo, et maintenant ils sont obligés de fuir encore. C’est comme s’ils avaient tout perdu une seconde fois », constatait il y a quelques semaines une Ivoirienne de la diaspora. Plus récemment, une de ses compatriotes, résidant en Côte d’Ivoire, notera : « Nous ne sommes pas solidaires. Quand Abobo était bombardé, j’ai entendu des personnes exprimer leur indifférence. Aujourd’hui, la guerre s’est déplacée de notre côté (Cocody) et les gens vont faire maintenant leur marché à Abobo. Nous n’avons pas été solidaires », regrette-elle.
De même, Alassane Ouattara a imposé ce jeudi un blocus à Laurent Gbagbo à sa résidence. Le président élu de la Côte d’Ivoire, selon la commission électorale indépendante, a été lui-même du 2 décembre 2010 au 31 mars dernier, l’objet d’un blocus à l’Hôtel du Golf. Ce qui avait d’ailleurs valu le surnom de « République du Golf » au camp Ouattara.