Crise en Tunisie : Ennahda négocie avec l’UGTT


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Ennahda et la puissante centrale syndicale de l’Union générale tunisienne du travail vont pour la première fois, depuis le début de la nouvelle crise en Tunisie, entamer des pourparlers. L’influence de ce syndicat est telle qu’Ennahda n’a d’autre choix que de négocier.

Les pourparlers sont lancés. C’est ce lundi 12 août que le parti islamiste Ennahda doit rencontrer le puissant syndicat Union générale tunisienne du travail (UGTT) pour trouver une solution à la crise en Tunisie. Des négociations qui interviennent au lendemain d’un nouveau rassemblement de centaines de manifestants à Tunis. Forte d’un demi-million d’adhérents, l’UGTT, avec à sa tête Houcine Abassi, a la possibilité de paralyser le pays en lançant, quand elle veut, un appel à la grève générale. Ennahda, majoritaire au sein de la troïka (coalition au pouvoir, ndlr) n’a pas le choix. Le parti islamiste doit trouver une issue à la crise tunisienne. Le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaafar, qui a suspendu la semaine dernière les travaux de la Constituante jusqu’à nouvel ordre, doit lui aussi participer à ces pourparlers. Le parrainage de ces négociations par l’UGTT a lieu à la demande de Ben Jaafar.

La démission du gouvernement, rien d’autre

Depuis le meurtre, le 24 juillet, de l’opposant Mohamed Brahmi, les manifestants réclament purement et simplement la démission du gouvernement et une nouvelle formation composée de technocrates, ainsi que la dissolution de l’ANC. Les mêmes revendications avaient été formulées après l’assassinat de Chokri Belaïd le 6 février 2013. Hamadi Jebali avait échoué à composer un gouvernement uniquement composé de technocrates, ce qui avait mené à sa démission le 19 février.*

L’UGTT est formellement contre la dissolution de l’Assemblée. En échange, Ennahda propose d’élargir le gouvernement à d’autres forces politiques. Le leader du part, Rached Ghannouchi, avait annoncé le 8 août être favorable à un gouvernement « d’union nationale ».

Tamarrod en grève de la faim

Le mouvement Tamarraod (rébellion), une organisation « apolitique », calqué sur le modèle égyptien et qui revendique 1,6 millions de signatures soit 15% de la population, a annoncé dimanche que neuf de ses militants observaient une grève de la faim devant l’Assemblée. « Nos grévistes resteront nuit et jour en dépit du harcèlement [des partisans d’Ennahda]. On restera jusqu’à ce que notre demande, la dissolution de l’ANC et de toutes les institutions qui en découlent soient acceptée », a expliqué un responsable de Tamarrod, Souheil Bayoudh.

Dans l’attente des résultats des pourparlers de ce lundi, l’opposition prépare un nouveau grand rassemblement pour demain mardi. Les propositions qui seront faites aux Tunisiens à l’issue des entretiens permettront-elles de calmer la colère des opposants ? A suivre.

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