Crise en RDC : le président angolais en première ligne pour rétablir la paix


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João Lourenço et Félix Tshisekedi à Kinshasa, ce 12 août 2024
João Lourenço et Félix Tshisekedi à Kinshasa, ce 12 août 2024

Face aux tensions persistantes entre la RDC et le Rwanda, le président angolais João Lourenço intensifie ses efforts diplomatiques pour restaurer la paix dans la région.

Alors que les tensions entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda continuent de mettre à mal la stabilité de l’est de la RDC, le président angolais João Lourenço s’engage dans une série de consultations d’urgence pour tenter de restaurer la paix. Depuis Luanda, il a intensifié ses efforts diplomatiques avec les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame, dans l’espoir de trouver une solution durable à ce conflit complexe.

Une médiation sous haute tension

En tant que président de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), João Lourenço joue un rôle clé dans les négociations pour résoudre le conflit dans l’est de la RDC. Le récent cycle de pourparlers à Luanda avait laissé entrevoir une lueur d’espoir, mais les désaccords sur l’interprétation des résultats ont rapidement éclaté entre les deux pays.

D’un côté, le gouvernement congolais accuse le Rwanda de soutenir les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23), responsables de multiples attaques en territoire congolais. De l’autre, Kigali rétorque en affirmant que la RDC tolère des éléments des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), un groupe rebelle menant des incursions depuis la RDC vers le Rwanda.

L’ombre d’un retrait militaire controversé

Au cœur des débats se trouve la question de la présence militaire rwandaise en RDC. Lors de la réunion ministérielle du 12 octobre 2024, il a été suggéré que le Rwanda avait accepté de retirer 4 000 de ses soldats déployés en territoire congolais.

Cette information, saluée par Kinshasa et relayée par la Première ministre congolaise Judith Suminwa, a été vivement démentie par Kigali. Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirihe, a fermement nié l’existence d’un tel accord, ajoutant que cette allégation était « dénuée de tout fondement ».

Cette confusion sème un climat d’incertitude sur l’issue des négociations, alors que les deux parties campent sur leurs positions.

L’Angola en quête d’une solution concrète

Dans ce contexte tendu, l’Angola s’apprête à présenter un document stratégique, le « concept des opérations » (Conops), d’ici au 26 octobre 2024. Ce texte devra proposer une feuille de route réaliste pour répondre aux préoccupations des deux parties et éviter une nouvelle escalade de la violence. La réunion prévue le 30 octobre à Luanda sera un moment clé pour évaluer la faisabilité de ces propositions et mesurer les chances d’une accalmie durable dans cette région troublée.

Un enjeu régional majeur

La crise dans l’est de la RDC dépasse largement les frontières congolaises. Elle menace l’équilibre de toute la région des Grands Lacs et suscite l’inquiétude de la communauté internationale, en particulier l’Union européenne, qui avait salué les premières avancées des négociations à Luanda. Cependant, avec des divergences profondes sur le retrait militaire et les responsabilités des différents groupes armés, la voie vers la paix semble encore semée d’embûches.

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