Le Président burkinabè Blaise Compaoré a commencé mardi à recevoir l’opposition guinéenne, dans la perspective d’une médiation avec la junte militaire du Président Dadis Camara. L’opposition ne présente pas de front uni, en particulier sur la question du départ de l’armée du pouvoir.
Prévue pour durer deux à trois jours, la première réunion de conciliation sur la crise guinéenne a commencé mardi à Ouagadougou (Burkina Faso). Le médiateur, le président burkinabè Blaise Compaoré, a reçu des représentants de l’opposition pour effectuer un bilan de la situation dans le pays, un mois après le massacre du 28 septembre, au stade de Conakry.
Le départ du pouvoir du Président Dadis Camara et de la junte militaire est l’une des principales revendications de la délégation des forces vives de la nation, composée de partis, de syndicats, d’associations, et autres membres de la société civile. Les autorités militaires bloquent en effet selon l’opposition le processus de transition vers la démocratie, censé aboutir à des élections au début de l’année 2010.
L’opposition divisée
Membre des forces vives, le secrétaire général de l’Union pour le progrès de la Guinée (UPG), Jean-Marie Doré, a toutefois critiqué cette position. Il a selon Le Jour Guinée déclaré que Dadis Camara était le seul interlocuteur disponible pour l’opposition. Il suit en cela la position du médiateur Blaise Compaoré, et son appel au dialogue entre toutes les parties pour redéfinir les conditions de la transition.
Les positions des représentants des forces vives ne sont donc pas uniformes et certaines tensions internes ont pu éclater. Soixante-dix membres de l’opposition au total ont fait le déplacement à Ouagadougou, dont certains « sans y être invités », selon le propos grinçant d’un leader politique, cité par Lefaso.net.
Le 22 octobre, l’opposant Sydia Touré, ancien Premier ministre et président de l’Union des forces républicaines (UFR), s’était quelque peu moqué du choix de Blaise Compaoré pour concilier les deux parties : « Il a été chargé des dossiers du Togo et de la Côte d’Ivoire, pourquoi pas de la Guinée ? Le médiateur doit être nommé parmi les membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et personne d’autre n’était disponible, donc acte ».