Le Premier ministre français Manuel Valls s’est rendu à Calais, où des milliers de migrants, notamment originaires de l’Afrique subsaharienne, ont afflué et vivent dans des conditions déplorables.
Le Premier ministre français Manuel Valls est en visite à Calais, où des centaines de migrants, notamment originaires de l’Afrique subsaharienne, ont afflué depuis plusieurs mois, espérant pour la plupart pouvoir se rendre en Angleterre. Les migrants qui vivent dans des conditions déplorables y ont installés plusieurs camps. Le Premier ministre français va tenter de résoudre la crise. Accompagné du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, et de deux commissaires européens (le vice-président de la Commission, Frans Timmermans, et le commissaire chargé des Questions migratoires, Dimitris Avramopoulos), il est arrivé vers 10 heures ce lundi matin, heure française.
Les quatre hommes ont entre autre visité le centre d’accueil Jules Ferry, qui jouxte « la jungle » où vivent des milliers d’hommes et de femmes tentant de rejoindre l’Angleterre. Ils ont échangé avec plusieurs migrants, à l’abri des regards et des micros. « L’Europe se mobilise pour trouver des solutions», a déclaré Manuel Valls à sa sortie, selon Francetvinfo. L’objectif de cette visite pour le chef du gouvernement français est de montrer « que le gouvernement est mobilisé et que la France est à l’initiative avec l’Allemagne », selon son entourage. Manuel Valls veut aussi montrer que la France n’est pas passive, même si les 60 000 demandeurs d’asile prévus cette année dans le pays sont bien loin de la prévision record de 800 000 en Allemagne.
« Prise de conscience de l’Union Européenne mais la France n’est pas prête »
De son côté, la sénatrice-maire de Calais, Natacha Bouchart, a réclamé une aide de dix millions d’euros pour les réfugiés et une aide « entre 50 et 100 millions d’euros de l’État en compensation, pour l’image de la ville ». Selon elle, « j’espère que la venue de Manuel Valls, Bernard Cazeneuve, Harlem Désir et de deux commissaires européens aujourd’hui à Calais permettra une réaction», réclamant « de vrais centres de réfugiés». « J’espère que ça ne va pas être un parcours touristique, a-t-elle déclaré devant le Centre d’accueil Jules Ferry à Calais. Ce n’est pas la France qui accueille, c’est Calais. Il faut arrêter de dire que la France accueille dignement les migrants, elle n’accueille rien du tout ». Et la Maire d’ajouter : « Ce que j’attends c’est qu’on puisse en arriver, comme on le fait en Allemagne, à de vrais centres de réfugiés. Aujourd’hui, les commissaires européens vont venir sur le site. J’espère qu’ils auront une réaction en disant: « Mais alors c’est comme ça que la France accueille les migrants », a-t-elle lancé, affirmant que la « jungle » était aujourd’hui un bidonville ».
Natacha Bouchart a également fustigé l’attitude de la France par rapport aux autres pays de l’Union européenne. « On sent une prise de conscience européenne et nationale, on sent que des pays sont prêts à accueillir ces populations et à les gérer, on sent que la France est loin d’être prête », a-t-elle poursuivi. Face à la situation, l’Union européenne a en effet décidé de se réunir en sommet d’urgence le 14 septembre à Bruxelles.