Les chefs d’Etat de la communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) se sont retrouvés vendredi à N’Djamena, au Tchad, en vue d’examiner les voies et moyens pouvant mettre un terme à la crise que connait actuellement la République Centrafricaine et qui peut avoir des répercussions négatives sur la sécurité et la stabilité de la sous-région. Une rencontre à Libreville entre les protagonistes a été recommandée par les leaders politiques de la CEEAC afin d’ouvrir les négociations.
Selon le président en exercice de la CEEAC, Idriss Deby Itno, la tenue de ce sommet se justifie par la volonté des pays de la sous-région de répondre aux exigences du pacte d’assistance mutuelle, notamment en son article 3 qui stipule que « les Etats membres de la CEEAC s’engagent à se prêter mutuellement aide et assistance pour leur défense contre toute menace d’agression ou toute agression armée’’.
Le président Idriss Deby Itno a donc invité ses homologues de la sous-région à tout mettre en œuvre, afin de circonscrire rapidement la crise centrafricaine et restaurer la paix dans ce pays.
Après avoir écouté le président centrafricain, François Bozizé, qui a fait une analyse approfondie de tous les aspects politiques et militaires de la crise et leurs implications sur la sécurité de la sous-région, les participants à ce sommet extraordinaire ont pris de nombreuses mesures, entre autres, l’exclusion de toute option militaire comme solution de règlement à la crise centrafricaine, la cessation immédiate des hostilités, des violations des droits de l’Homme et le retrait des rebelles à leur position de départ dans un délai n’excédant pas une semaine.
Les chefs d’Etat ont décidé également, selon un communiqué officiel, de la constitution de toute urgence d’une force d’interposition de la MICOPAX, comprenant les éléments de la MICOPAX1 et ceux de la compagnie tchadienne déployée à Sibut et l’ouverture sans délai à Libreville des négociations, sous la conduite du comité de suivi, présidé par la république du Congo, pour revisiter l’accord de Libreville de 2008 ainsi que les conclusions et recommandations du dialogue inclusif de 2010. A cet effet, il a été expressément demandé à la MICOPAX de prendre les dispositions pour assurer la participation des chefs de mouvements rebelles à ces négociations élargies à l’opposition démocratique.
Les chefs d’Etat ont pris aussi la décision de soutenir la reconstruction des forces armées centrafricaines, sollicitant l’appui de la communauté internationale, pour appuyer les efforts de la CEEAC.
Par ailleurs, concernant la république démocratique du Congo, le sommet a exprimé son soutien au processus de négociation engagé par la conférence internationale pour la région des Grands Lacs.