En tournée ouest-africaine, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, face à la crise mondiale liée à la guerre en Ukraine, a appelé les dirigeants mondiaux à prendre des mesures fortes pour résoudre les questions liées à l’alimentation, l’énergie et les finances.
Présent à Dakar, ce dimanche 1er mai 2022, dans le cadre d’une tournée ouest-africaine, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a haussé le ton. «Soyons sérieux, il n’y aura pas de véritable solution aux problèmes de sécurité alimentaire sans réintégrer la production agricole de l’Ukraine, ainsi que la production alimentaire et d’engrais de la Russie et de la Biélorussie dans les marchés mondiaux. Et cela, en dépit de la guerre», a indiqué Antonio Guterres, qui sortait d’un tête-à-tête avec le dirigeant sénégalais.
Lors d’un point de presse qu’il animait conjointement avec le Président sénégalais par ailleurs président en exercice de l’Union Africaine, Macky Sall, le Secrétaire de l’ONU a insisté que «cette guerre (en Ukraine) aggrave une triple crise : alimentaire, énergétique et financière, pour la région et bien au-delà». Raison pour laquelle, dit-il, «j’ai créé le groupe mondial de réponses à la crise sur l’alimentation, l’énergie et les finances qui mobilise des agences des Nations Unies et des banques au développement et d’autres organisations internationales».
Soulignant que la mobilisation des divers fonds et instruments existants n’est pas suffisamment mise en œuvre, Antonio Guterres estime que le moment est venu de «passer aux actes. Il est temps de tenir la promesse des 100 milliards de dollars par an, faite à Paris». Le patron de l’ONU a par ailleurs recommandé de «garantir un flux régulier de denrées alimentaires et d’énergie sur les marchés ouverts, en levant toutes les restrictions inutiles à l’exportation, en affectant les excédents et les réserver à ceux qui en ont besoin et en contrôlant les prix des denrées alimentaires pour calmer la volatilité des marchés».
Appelant les grandes puissances à «libérer les stocks stratégiques et les réserves supplémentaires pour les pays qui en ont besoin tout en accélérant le déploiement des énergies renouvelables», Guterres insiste que «les institutions financières internationales doivent, de toute urgence, mettre en place des mesures d’allègement de la dette en augmentant aussi les liquidités et la marge de manœuvre budgétaire des pays en développement afin que les gouvernements puissent éviter des défauts de paiement et investir dans les filets de sécurité sociale et de développement durable pour leurs populations».
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