Abdelaziz Belkhadem, le Secrétaire général du Front de Libération National, est sorti de son silence. Il a accusé ses opposants d’avoir falsifié les signatures des membres du Comité central et les défie de prouver le contraire.
La résistance s’organise autour d’Abdelaziz Belkhadem, le Secrétaire général du Front de Libération Nationale (FLN). Après s’être enfermé mardi dans son bureau alors que ses opposants manifestaient dans la cour du siège du parti, le voici aujourd’hui sorti de son mutisme. A la tête du parti depuis 2003 suite à un redressement mené contre Ali Benflis, Belkhadem est aujourd’hui contesté par des membres du FLN à cause de la confection des listes électorales pour les législatives du 10 mai. Il a accusé les protestataires d’avoir falsifié les signatures de plusieurs membres du Comité central (CC). « Ils n’ont obtenu que 71 signatures. J’ai reçu des correspondances qui prouvent que les initiateurs de cette réunion ont falsifié des signatures et gardé sur leur liste des noms qui se sont démarqués de leur démarche à la dernière minute », a-t-il déclaré à la presse. Il a lancé un défi à ses opposants : « ayez le courage de publier votre liste dans la presse si vous avez réellement obtenu le quorum pour l’organisation d’un Comité central extraordinaire ».
Les contestataires qui accusent Belkhadem de « trahison », ont déclaré avoir réuni 220 signatures sur les 351 membres du CC. Un chiffre suffisant pour contraindre le Secrétaire général à convoquer un congrès extraordinaire selon le règlement intérieur du parti qui exige l’approbation des deux-tiers des membres du CC.
Belkhadem prêt à partir en cas d’échec
Abdelaziz Belkhadem s’est dit prêt à partir si le CC obtient le nombre suffisant de signatures. « Je suis prêt à quitter le parti après les élections législatives à condition que ces gens obtiennent le quorum pour la tenue d’une réunion du Comité central », a-t-il déclaré avant d’ajouter que « le FLN a connu plusieurs secousses. Goudjil (le chef du Mouvement de redressement du FLN, ndlr) et les redresseurs avaient tenté de me chasser du parti. En vain. »
Pour l’heure, le Secrétaire général estime qu’il n’y pas de crise. Il s’agit selon lui d’un coup de force des frondeurs pour « s’imposer sur les listes de candidatures ». Certains ont vu leur candidature rejetée par les militants. « La candidature de Boudjemaa Haïchour a été rejetée par les militants à Constantine. Idem pour Mohamed Bourezane à Tiaret », a-t-il affirmé.
Il a également nié avoir des ambitions pour la présidentielle de 2014 et entend respecter le choix du candidat qui sera choisi par le Comité central.
Le FLN vit en ce moment le même scénario que celui de 1991, quand, lors des élections, les membres du parti étaient divisés…
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