Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine a voté ce vendredi le principe d’un envoi des troupes africaines au Burundi avec un mandat de protection des civils.
La situation au Burundi va de mal en pis. Face à l’escalade de la violence dans le pays qui ne retombe pas, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a décidé l’envoi de troupes africaines avec un mandat de protection des civils, a annoncé ce vendredi un diplomate de l’organisation panafricaine. Toutefois, cette décision doit être soumise à l’accord de Bujumbura ou, à défaut, des chefs d’Etat de l’UA. Si les autorités burundaises s’opposent au déploiement, un vote des chefs d’Etat de l’organisation, à la majorité des deux-tiers, sera nécessaire pour l’envoi de cette force, précise cette source diplomatique.
À l’issue en effet d’une réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine à Addis-Abeba, les États membres ont indiqué jeudi que l’Afrique ne laissera pas un autre génocide se dérouler sur le continent. Allusion aux violences en cours au Burundi. « L’Afrique ne permettra pas un autre génocide sur son sol », ont assuré les membres du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) lors de cette réunion. « Les tueries au Burundi doivent cesser immédiatement », a tweeté, pour sa part, Smail Chergui, commissaire de paix et de sécurité de l’organisation panafricaine.
Le bilan du nombre de morts ne cessent d’augmenter au Burundi. Les affrontements de vendredi et samedi au Burundi ont fait au total 87 morts, notamment 79 rebelles et huit soldats. Ces personnes ont été tuées pendant et après les attaques coordonnées de trois camps militaires par des insurgés.
Depuis la réélection du Président Pierre Nkurunziza, les assassinats de responsables politiques notamment se multiplient, la violence est toujours de mise dans le pays car ses contestataires sont encore très nombreux. Le Burundi vit en effet dans la tourmente depuis que le chef de l’Etat a annoncé, en avril 2014, son intention de briguer un troisième mandat. Débute alors pour le pays une série de manifestations massives contre la candidature du dirigeant burundais jugée anti-constitutionnelle, notamment par la société civile et ses opposants. Après avoir échappé à un coup d’Etat, il remporte la Présidentielle, boycottée par la majorité de l’opposition et très contestée aussi bien au Burundi qu’à l’international.
Face à la situation de nombreux observateurs, y compris les Nations Unies, craignent que le pays ne replonge dans une nouvelle guerre civile.