Quatre nouvelles personnes ont été tuées à Bujumbura, ce jeudi. Depuis l’assassinat du général Adolphe Nshimirimana dimanche dernier, les découvertes de cadavre sont quasi-quotidiennes. L’opposition et le camp présidentiel, notamment la police, s’accusent mutuellement de violence.
Les Burundais de la capitale ont découvert quatre nouveaux cadavres ce jeudi, deux dans le quartier de Cibitoke et deux autres à Buterere. Presque tous les jours, des affrontements sporadiques interviennent, particulièrement à Bujumbura. Alors que certains habitants évoquent l’assassinat de civils par des policiers à Citiboke, notamment le président du Forum pour la conscience et le développement (Focode), Pacifique Nininahazwe, une organisation de la société civile d’opposition, le porte-parole adjoint de la police burundaise, Pierre Nkurikiye, a démenti ces informations.
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Civils ou assaillants armés ?
Sur les deux morts de Buterere, il a indiqué que des hommes armés ont attaqué les forces de l’ordre : « Ces hommes armés ont lancé une grenade sur la patrouille blessant un officier de police et les forces de l’ordre ont alors répliqué ». A Cibitoke, ce sont un jeune homme et son oncle qui ont été retrouvés morts. « Quant au jeune manifestant et à son oncle, on ignore encore les auteurs de ce double crime mais les enquêtes sont en cours », a précisé Pierre Nkurikiye, selon Anadolu Agency.
La tentative de coup d’Etat avorté du 13 mai dernier par des militaires de l’armée du Burundi a été un tournant. Les attaques et assassinats de personnalités au pouvoir et de membres de l’opposition et de la société civile se sont multipliés. Léonard Ngendakumana, le bras-droit du chef des militaires putschistes, Godefroid Niyombare avait revendiqué, le 5 juillet dernier, les attaques notamment à la grenade qui avaient secoué le pays, ces dernières semaines.
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Un « danger pour la région entière »
La répression policière et la violence autour des manifestations de l’opposition ont débuté le 26 avril dernier au moment de l’investiture par le parti au pouvoir, le Cndd-Fdd, du Président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat. L’opposition et la société civile fait état de dizaines de civils tués. La police nationale a fait état de 12 morts et de 200 blessés depuis le début de la contestation, rapporte le porte-parole adjoint de la police burundaise, Pierre Nkurikiye.
« Cette escalade de la violence est un danger pour la région entière et quelque chose doit donc être fait. Après une vingtaine d’années de violence, de guerre civile, il serait vraiment triste que le Burundi replonge dans un nouveau cycle de violences », a déclaré jeudi l’émissaire spécial de l’Organisation des Nations unies en Afrique centrale, Abdoulaye Bathily. Il s’exprimait à l’issue d’un entretien avec le Président rwandais Paul Kagamé.