Une véritable bataille de l’information a lieu actuellement au Burundi entre la Présidence et les militaires qui affirment avoir destitué le chef d’Etat, actuellement en Tanzanie, pour assister à un sommet des Etats de l’Afrique de l’Est afin de résoudre la crise dans le pays. Dans un communiqué, le Président a affirmé qu’il n’y avait pas de coup d’Etat. Confusion totale donc.
C’est actuellement la confusion totale au Burundi. Difficile de déceler le vrai du faux dans la bataille de l’information entre la Présidence et les militaires qui affirment avoir destitué le Président. Alors que le Général Godefroid Niyombaré a annoncé, ce mercredi 13 mai 2015, qu’il avait destitué le Président Pierre Nkurunziza et limogé le gouvernement actuel, le chef d’Etat, lui, a affirmé, dans un communiqué, qu’il n’y avait pas de coup d’Etat.
« C’est avec regret que nous avons appris qu’un groupe de militaires s’est mutiné ce matin et à fait une déclaration fantaisiste de coup d’Etat. La présidence de la République annonce à l’opinion, tant nationale qu’internationale, que cette tentative de coup d’Etat a été déjouée et que ces gens, qui ont lu ce communiqué de coup d’Etat via des radios locales privées sont recherchés par les forces de défense et de sécurité afin qu’ils soient traduits en justice », a indiqué le communiqué de la Présidence. « La présidence de la République demande à la population burundaise et aux étrangers vivant au Burundi de garder le calme et la sérénité. Tout est mis en œuvre afin que la sécurité sur tout le territoire national soit maintenue », indique le communiqué.
Selon plusieurs sources militaires, il y aurait des tractations entre les deux camps, les militaires fidèles à Pierre Nkurunziza et ceux qui ont annoncé sa « destitution, pour trouver une solution qui préserve les intérêts nationaux », soulignant que pour le moment, les deux parties étaient d’accord « pour ne pas verser le sang des Burundais. On est tous d’accord pour qu’il n’y ait pas de troisième mandat. Reste à déterminer la manière de faire ».
Reste aussi à savoir comment le Président burundais compte revenir au Burundi alors qu’il se trouve en ce moment même en Tanzanie, afin d’assister, ce mercredi, au sommet des cinq pays de la Communauté est-africaine (EAC) que sont le Burundi, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie, afin de mettre un terme à la crise au Burundi. Selon plusieurs sources, le sommet serait terminé. Et le chef d’Etat chercherait à rejoindre Bujumbura. La question est de savoir s’il y arrivera, sachant qu’une foule en liesse célébraient l’annonce de sa destitution.