Le président de la Transition au Burkina Faso, Michel Kafando, s’est entretenu, mercredi, avec son Premier ministre Isaac Zida pour tenter de résoudre la crise qui l’oppose au Régiment de sécurité présidentielle (RSP).
Alors que la crise couve au Burkina Faso entre le Premier ministre Isaac Zida et le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) qui s’accusent mutuellement de déstabiliser le pays, le président de la Transition Michel Kafando tente de jouer les médiateurs pour apaiser les tensions.
Ce mercredi 8 juillet 2015, il a rencontré Isaac Zida sans que le contenu de l’entretien ait été divulgué. Selon des informations de RFI, le Premier ministre serait sorti précipitamment du Conseil des ministres, avant sa clôture. Cela a relancé les rumeurs dans la presse locale sur sa démission qu’il avait pourtant réfuté en début de semaine, peu avant son départ pour Abidjan.
Malaise ou « concertation » ?
Le ministre de l’Administration du territoire et de la Sécurité, Auguste Barry, est sorti à son tour de la Présidence, siège de la réunion ministérielle hebdomadaire, avant d’y retourner quelques temps après. Il a justifié son départ en expliquant que le chef du gouvernement avait eu un malaise. Le porte-parole du gouvernement, Frederic Nikiema, a indiqué pour sa part qu’Isaac Zida s’en était allé pour « des concertations ».
Vendredi dernier, le président de la Transition a rencontré les responsables de la garde présidentielle et les chefs d’état-major des forces armées. Ils ont appelé à la démission du Premier ministre et à la formation d’un gouvernement composé uniquement de civils. La crise a débuté le 28 juin dernier quand Isaac Zida a déclaré avoir déjoué un complot du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) visant à le renverser. L’information avait été confirmée par le gouvernement.
Le groupe de l’appel du 9 avril 2015, réunissant les partis politiques de l’ancienne majorité de Blaise Campaoré et leurs alliés ont à leur tour dénoncé, mercredi, la partialité du régime de transition au pouvoir au Burkina Faso qui « ne roule que pour une partie des Burkinabè ». « L’armée demande le départ des officiers et nous nous inscrivons dans cette logique », a affirmé Hermann Yaméogo de l’UNDD, tout en rappelant que ce n’est pas à la Transition de décider de la dissolution du RSP. Elle n’a vocation qu’à organiser des élections libres transparentes et crédibles, a-t-il conclu.