L’Association de lutte contre les crimes rituels (ALCR) a lancé, ce jeudi à Libreville, au cours d’une conférence de presse, l’appel au peuple, au chef de l’Etat, Ali Bongo et à la communauté internationale, afin de faire un front unique pour la lutte contre les crimes de sang, à la veille des Locales 2013, prévues le 14 décembre prochain.
La Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) vient de rendre public le nouveau calendrier des élections pour le renouvellement des conseils municipaux et départementaux prévues au 14 décembre 2013. Le président de l’ALCR, Alvis Ebang Ondo, soutient que les hommes politiques vont bientôt se transformer en « véritables prédateurs » en cette période pré-électorale. C’est une « période de douleurs et de pleurs » pour les Gabonais, a soutenu le responsable associatif.
« Surveillez vos enfants, vos proches, vos tombes, soyez vigilants et méfiants. (…) A chaque élection, ces hommes censés nous protéger fondent leur cuisine sur les pauvres et paisibles citoyens. On égorge des enfants comme des moutons et le sang est retiré frais pour être consommé dans les temples », a dénoncé Ebang Ondo selon qui, chaque Gabonais est en ce moment une victime potentielle des commanditaires et exécuteurs des crimes rituels. Il a appelé le peuple à se mobiliser contre le « système satanique », pour défendre la vie. De même, il a invité le président de la République, Ali Bongo, à mettre en place de façon urgente, un comité de pilotage du mémorandum qui lui a été remis le 11 mai 2013, lors de la marche contre les crimes rituels au Gabon. Dans la même veine, le président de l’ALCR a appelé la communauté internationale à soutenir le combat que mène l’association qu’il dirige.
Au cours de la conférence de presse, deux familles victimes des crimes rituels ont fait des témoignages poignants. Notamment la famille Bengome qui vient de perdre une fillette de 4 ans, assassinée et mutilée dans une banlieue de Libreville et la famille Meyé dont l’un des fils, Achile Obiang Ndong, a été froidement assassiné à Oyem (nord), avec prélèvement d’organes. Les auteurs de ces récents crimes, connus par les familles des victimes et dénoncés à la justice, sont toujours malheureusement en liberté.
Pourtant lors de son discours prononcé le 11 mai dernier à Libreville, au cours de la marche contre les crimes rituels, Ali Bongo avait promis l’impunité aux commanditaires et exécuteurs des crimes à but fétichiste.