Les avocats du barreau de la province de la Tshopo ont organisé, ce mardi, une marche pour exiger à leur tour, la création d’un Tribunal pénal international spécial qui sera chargé de juger les auteurs des exactions commises au cours des guerres du Congo, entre 1998 et 2003.
Dans la matinée de ce mardi, les avocats du barreau de la Tshopo, sous la direction du bâtonnier Firmin Yangambi, ont battu le macadam à Kisangani, chef-lieu de la province. Une seule revendication a motivé cette manifestation : le jugement des auteurs des crimes commis à l’occasion des guerres qui ont déchiré la RDC, entre 1998 et 2003, par un tribunal pénal international spécial dont les hommes en toge noire exigent, à leur tour, la création.
Le mot d’ordre affiché sur la banderole arborée par les marcheurs, « Pas de paix sans justice », s’inscrit dans la droite ligne du Hashtag #PasDeJusticePasDePaix du Mouvement national des survivant.e.s de violences sexuelles en RDC.
En effet, le 1er octobre dernier, à l’occasion du 10e anniversaire de la publication par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme du Rapport Mapping faisant le point des exactions commises en RDC, entre 1993 et 2003, des voix se sont élevées, dans ce pays d’Afrique Centrale, pour protester contre l’inaction ayant suivi ce rapport. En réalité, du 1er octobre 2010 à ce jour, aucun des auteurs des 617 événements meurtriers relevés n’a été inquiété.
Pour le prix Nobel de la paix 2018, le docteur Denis Mukwege, cette situation est tout simplement inadmissible. Même son de cloche du côté des militants du Mouvement national des survivant.e.s de violences sexuelles en RDC qui ont organisé des marches à Goma et Bukavu, le jour de cet anniversaire, pour protester contre l’impunité et exiger la création d’un Tribunal pénal international pour le Congo. Ce mouvement de protestation contre l’impunité a été soutenu dans d’autres régions du monde.