Chaque 20 novembre, la Journée internationale des droits de l’enfant rappelle l’urgence de protéger et de garantir les droits des enfants à travers le monde. Cette année, l’appel résonne avec une intensité particulière, car des millions d’enfants vivent dans des situations de violence, de pauvreté, et de précarité exacerbées par des crises humanitaires et économiques globales. Les chiffres sont inquiétants et témoignent d’un échec mondial dans la protection de l’enfance.
Les droits les plus essentiels — à l’éducation, à la santé, à la protection et à la survie — sont en péril pour des millions d’enfants. Les zones de conflits et les catastrophes naturelles fragilisent considérablement les systèmes de protection de l’enfance. En Syrie, en Afghanistan, en République Démocratique du Congo, des enfants sont privés de leur droit à une enfance paisible, et grandissent souvent en tant que réfugiés, déplacés ou victimes de violences armées.
Les enfants, premières victimes des conflits armés
Selon les Nations Unies, environ 250 millions d’enfants vivent dans des zones de conflits. Exposés à des risques élevés de recrutement par des groupes armés, de déplacement forcé, ou de perte de leur famille, ils subissent des traumatismes qui affectent leur développement physique et mental. L’UNICEF alerte régulièrement sur la nécessité d’une protection accrue pour ces enfants vulnérables, mais les moyens mis en place restent insuffisants.
Les crises économiques mondiales ont aggravé la pauvreté et la malnutrition, particulièrement dans les pays en développement. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, un enfant sur trois souffre de malnutrition, ce qui compromet leur croissance et affaiblit leur système immunitaire. Cette situation affecte également leur éducation, car beaucoup sont contraints de travailler pour soutenir leur famille, au détriment de leur scolarisation.
Les enfants face à l’insécurité climatique
Les effets du changement climatique amplifient les difficultés pour les enfants, notamment dans les régions à haut risque. La montée des eaux, les sécheresses et les inondations créent des situations d’urgence, ce qui provoque des déplacements massifs. La région du Sahel en Afrique est particulièrement touchée par ces phénomènes. Une situation qui menace la sécurité alimentaire et la stabilité de millions d’enfants qui y vivent.
La pandémie de Covid-19 a perturbé l’éducation de millions d’enfants, dont beaucoup n’ont pas encore pu retourner à l’école. Environ 70% des enfants dans les pays les plus pauvres n’ont pas accès à une éducation de qualité, selon l’UNESCO. La fermeture des écoles pendant la pandémie a aussi accentué la vulnérabilité des enfants aux mariages précoces et au travail forcé.
Travail des enfants et politiques migratoires
Les statistiques révèlent une augmentation du travail des enfants dans plusieurs régions du monde. En Afrique subsaharienne, en Asie du Sud, et en Amérique Latine, des enfants sont impliqués dans des travaux dangereux, souvent sans aucune protection légale. Les efforts pour éradiquer le travail des enfants peinent à être maintenus en raison de la pression économique que subissent de nombreuses familles.
Les politiques migratoires restrictives de nombreux pays exposent les enfants réfugiés et migrants à des risques accrus d’exploitation, de séparation familiale et de violences. En 2023, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a estimé que 40% des réfugiés dans le monde sont des enfants. Ces enfants, déracinés de leurs foyers et de leur environnement, se retrouvent souvent sans accès aux services essentiels.