Les résultats de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 ont donné pour vainqueur Alassane Ouattara, alors que, de son côté, l’opposition qui ne reconnaît pas la validité du scrutin, annonce la création d’un Conseil national de transition. En réaction, le gouvernement accuse les leaders de l’opposition de sédition et annonce une action judiciaire contre eux.
La situation se complique de plus en plus en Côte d’Ivoire où l’opposition a annoncé, hier lundi 2 novembre 2020, la création d’un Conseil national de transition avec à sa tête Henri Konan Bédié, et qui a pour mission de diriger la Côte d’Ivoire jusqu’à la tenue d’une nouvelle élection présidentielle. Puisque les responsables de l’opposition refusent de reconnaître le scrutin du 31 octobre qui donne pour vainqueur Alassane Ouattara, avec 94% des suffrages exprimés. Pour la plateforme de l’opposition, il y a vacance de pouvoir en Côte d’Ivoire.
« Compte tenu des conséquences de la vacance du pouvoir exécutif avec la fin du mandat présidentiel d’Alassane Ouattara et de la non-tenue d’une élection crédible et considérant que le maintien d’Alassane Ouattara en qualité de chef de l’Etat est susceptible de conduire à une guerre civile, les partis et groupements politiques d’opposition annoncent, aujourd’hui, la création du Conseil national de transition. Il sera présidé par M. Henri Konan Bédié. L’opposition affirme également que le mot d’ordre de désobéissance civile est maintenu et demande au peuple ivoirien de rester mobilisé jusqu’à la victoire finale », a déclaré Pascal Affi N’Guessan.
En réponse à cette annonce de l’opposition, le ministre ivoirien de la Justice, Sansan Kambilé, a tenu une conférence de presse, ce mardi, pour afficher la position du gouvernement. Voici l’intégralité de sa déclaration : « L’élection présidentielle s’est tenue le samedi 31 octobre 2020, conformément à l’article 56 de la Constitution du 8 novembre 2016. Ce scrutin, s’est globalement bien déroulé sur l’ensemble du territoire national, en dépit du mot d’ordre de boycott actif lancé par des partis politiques de l’opposition, ce qui a entraîné des incidents relevés dans quelques départements.
C’est le lieu pour le Gouvernement de féliciter les électeurs et l’ensemble des populations qui, mobilisés, ont su, par leur sens élevé du civisme et du patriotisme, relever le défi de la participation et préserver la paix si chère à notre pays. Malheureusement, ce mot d’ordre de boycott actif, lancé par des partis politiques de l’opposition, a conduit leurs militants à commettre des actes d’une particulière gravité, constitutifs d’infractions pénales. Le Gouvernement s’incline devant la mémoire des victimes qui ont malheureusement perdu la vie du fait de ces actes irresponsables. Le Gouvernement adresse ses condoléances à leurs familles et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Le Gouvernement témoigne également sa solidarité à toutes les personnes qui ont vu leurs biens détruits.
Le lundi 2 novembre 2020, Monsieur Pascal AFFI N’GUESSAN, s’exprimant au nom d’une plateforme de l’opposition, a annoncé la mise en place d’un organe de transition dénommé Conseil national de transition, devant se substituer aux institutions républicaines légalement établies. Cette déclaration ainsi que les violences perpétrées suite au boycott actif constituent des actes d’attentat et de complot contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national. Ces faits sont prévus et punis par la loi pénale.
Condamnant avec la plus grande fermeté cet acte de sédition, le Gouvernement a saisi le Procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan afin que soient traduits devant les tribunaux, les auteurs et les complices de ces infractions ».
Des policiers devant la résidence d’Henri Konan Bédié
Dans l’après-midi de ce mardi, les policiers sont allés dégager les barricades érigées devant la résidence de l’ancien Président, Henri Konan Bédié, à Cocody, par ses partisans. Cette résidence était devenue, depuis quelques jours, le QG des opposants qui y tiennent régulièrement leurs conférences de presse. Après avoir dégagé la chaussée, les hommes en uniforme se sont positionnés en face de la résidence. Est-ce le début d’une assignation à résidence comme en Guinée voisine avec Cellou Dalein Diallo ? Ou alors les policiers s’apprêtent-ils déjà pour une éventuelle arrestation de l’ancien Président ?
Affaire à suivre.