Confirmation en appel de la condamnation de Yemenia Airways pour le crash de 2009, marquant un tournant dans la quête de justice pour les victimes.
Le 10 septembre 2024, un chapitre long et douloureux de l’histoire de l’aviation se clôt avec la confirmation en appel de la condamnation de Yemenia Airways pour homicides involontaires. Quinze ans après le crash tragique du vol 626 au large des Comores, qui a coûté la vie à 152 personnes, la justice française a rendu son verdict, maintenant ainsi une décision prise en première instance en 2022. Cependant, les questions sur les responsabilités et l’impact de cette condamnation demeurent.
Une confirmation attendue en appel
La Cour d’appel de Paris a confirmé la sentence déjà rendue en 2022 : une amende de 225 000 euros, la plus haute prévue par la loi au moment des faits. Yemenia Airways, reconnue coupable d’homicides et de blessures involontaires, voit également la peine d’affichage de la décision dans les aéroports de Roissy et Marseille maintenue pour une durée de deux mois. Pour les familles des victimes, cette décision apparaît comme une reconnaissance des manquements de la compagnie aérienne, bien que certains estiment cette peine financière dérisoire face aux vies perdues.
Le vol 626 de Yemenia Airways, dans la nuit du 29 au 30 juin 2009, s’est abîmé dans l’océan Indien alors qu’il s’apprêtait à atterrir à Moroni, capitale des Comores. L’accident a fauché la vie de 141 passagers, dont 65 Français, et de 11 membres d’équipage. Miraculeusement, une seule personne, Bahia Bakari, alors âgée de 12 ans, a survécu en s’accrochant à un débris de l’avion pendant des heures dans une mer agitée. Son histoire, bien qu’extraordinaire, ne peut effacer la tristesse et l’indignation ressenties par les familles des autres victimes.
Les causes du drame
Les investigations, notamment celles menées sur les boîtes noires retrouvées à la fin du mois d’août 2009, ont révélé une série d’erreurs de pilotage comme étant la cause principale de l’accident. Cependant, la justice a également mis en lumière les imprudences de Yemenia Airways, notamment le maintien des vols de nuit en période estivale malgré des conditions météorologiques délicates et des problèmes d’éclairage à l’aéroport de Moroni. De plus, la présence d’un copilote jugé professionnellement fragile a exacerbé la situation, rendant l’atterrissage encore plus risqué.
Bien que la condamnation soit désormais actée, Yemenia Airways conserve la possibilité de se pourvoir en cassation, ce qui pourrait encore prolonger cette affaire. La peine financière de 225 000 euros, bien qu’importante à l’époque, semble aujourd’hui symbolique pour les familles des victimes, qui espéraient peut-être davantage de reconnaissance. La question qui reste en suspens est celle de la responsabilité des autorités locales de l’aéroport de Moroni, dont les feux défectueux ont contribué à la difficulté d’atterrissage.